Expatriés depuis longtemps ? Quelles habitudes françaises vous choquent ?

Expatriés depuis longtemps ? Quelles habitudes françaises vous choquent ?

Les Français de l’étranger comme les expatriés perdent petit à petit leurs petites habitudes françaises. Au point d’en être choquées comme les étrangers ? C’est la question qu’on vous pose en fin d’article ! Mais déjà identifions ces habitudes que nos comprennent pas ceux qui n’ont pas grandi en France.

Passer devant les autres dans les files

Bon avouons-le, le Français n’aime pas attendre et de toute façon, il se considère, chacun d’entre-nous, prioritaire 😉 Mais les étrangers n’apprécient pas ce rituel, un peu guerrier et très primaire, qui consiste à doubler tout le monde tout le temps. Certains en appellent même à la loi sur les réseaux sociaux demandant que cette habitude soit bannie par le législateur.

La longue pause déjeuner

La longue pause déjeuner en France, souvent perçue comme un symbole de l’art de vivre à la française, suscite des réactions contrastées chez les étrangers. Selon les dernières données, la durée moyenne de la pause déjeuner en France est d’environ 38 minutes en 2025, contre 1 heure 38 dans les années 1970, une diminution notable due aux nouvelles habitudes de travail et à l’influence des rythmes internationaux.

Pourtant, les Français restent les champions européens de la pause déjeuner : 39 % d’entre eux prennent au moins 30 minutes pour déjeuner, contre 22 % des Américains et 25 % des Britanniques, et seuls 14 % mangent à leur poste de travail, un chiffre bien inférieur à celui de leurs voisins européens ou anglo-saxons. Les étrangers, notamment les Américains et les Nord Européens, voient souvent cette pause comme un luxe ou une perte de productivité, tandis que les Latins (Espagnols, Italiens) la comprennent mieux, la considérant comme un moment essentiel de convivialité et de déconnexion.

Cette habitude, profondément ancrée dans la culture française, est aussi un marqueur social : elle permet de partager un repas en famille, entre collègues ou amis, et de rompre avec le stress professionnel. Cependant, avec l’essor du télétravail et des repas « sur le pouce », la tradition de la pause déjeuner prolongée tend à s’effriter, surtout chez les jeunes actifs et dans les grandes villes. Les étrangers en France apprécient souvent cette coutume pour son aspect humain et relationnel, mais certains la trouvent difficile à concilier avec des rythmes de travail plus intensifs.

La bise

La bise, ce rituel typiquement français, fascine autant qu’elle déroute les étrangers. Pour beaucoup d’entre eux, surtout les Anglo-Saxons, les Japonais ou les Chinois, ce geste de salutation peut sembler intrusif, voire gênant, en raison de la proximité physique qu’il implique. Les Français, eux, y voient un signe naturel de convivialité et de chaleur, mais sans règles écrites claires : le nombre de bises varie selon les régions (de 1 à 4, voire 5 en Corse), et l’usage dépend du degré de familiarité entre les personnes.

Les étrangers sont souvent surpris de constater que la bise n’est pas réservée aux proches, mais peut s’échanger entre collègues, voisins ou même connaissances occasionnelles.

Notons que la pandémie de COVID-19 a temporairement remplacé la bise par des salutations sans contact (coudes, signes de tête), mais la tradition revient progressivement, même si certains étrangers, surtout dans les milieux professionnels internationaux, préfèrent désormais une poignée de main ou un simple « bonjour ».

Pour les expatriés en France, s’adapter à la bise demande un temps d’apprentissage, et beaucoup avouent observer les Français pour savoir quand et comment l’utiliser. Malgré les malentendus culturels, la bise reste un symbole fort de l’identité française, à la fois charmant et déconcertant pour ceux qui ne l’ont pas grandi avec cette coutume.

Les congés payés

La perception des congés payés varie considérablement selon les cultures et les législations nationales, et la France se distingue par une générosité souvent enviée à l’étranger. Une habitude que les expatriés ont du mal à perdre.

Car en 2025, les salariés français bénéficient de 25 jours de congés payés annuels, auxquels s’ajoutent 11 jours fériés, soit un total de 36 jours de repos, plaçant le pays parmi les mieux lotis de l’OCDE et en 6 position mondiale. Ceci expliquant, peut-être, la volonté de François Bayrou de supprimer deux jours fériés.

Pour les Français, cette politique est perçue comme un équilibre idéal entre vie professionnelle et personnelle. Un avis que partagent de nombreux Européens, notamment en Espagne (44 jours de repos), en Autriche (38 jours) ou en Suède (36 jours), où les congés sont également généreux et culturellement valorisés comme un droit social fondamental.

En revanche, cette abondance de congés contraste fortement avec des pays comme les États-Unis, où aucun congé payé n’est légalement imposé au niveau fédéral, laissant les entreprises libres d’offrir (ou non) des jours de repos à leurs employés – souvent entre 10 et 15 jours par an pour les plus chanceux. Les Américains, mais aussi les Asiatiques (Japon, Corée du Sud, Chine) et certains pays émergents, considèrent souvent les longs congés français comme un luxe ou un frein à la productivité, reflétant des cultures du travail où la présence et l’engagement professionnel priment sur le temps libre. Dans ces sociétés, prendre plus de deux semaines de vacances consécutives peut être mal perçu, voire suspecté de manque d’implication. À l’inverse, en Europe du Nord (Danemark, Norvège, Finlande), où les congés sont également abondants (25 à 30 jours), ils sont vus comme un facteur de bien-être et d’efficacité à long terme, une vision plus proche de celle des Français.

Ainsi, si les congés payés français sont admirés pour leur équilibre en Europe, ils surprennent ou déroutent dans des cultures où le travail occupe une place centrale dans l’identité sociale. Pour les expatriés, cette différence peut être source d’adaptation difficile, entre l’envie de conserver ce droit français et la pression de normes professionnelles plus exigeantes

Vouvoyer tout le monde

Dans les pays anglo-saxons, on utilise « you », et c’est tout. Pour faire des distinctions de politesse, on appelle son interlocuteur par son nom de famille, précédé de « Mr. » ou « Mrs. » Mais dans les pays francophones, l’usage du « vous » et du « tu » peut être totalement différent qu’en France.

En effet, dans certains pays, le vouvoiement est associé à une relation de pouvoir (supérieur/hiérarchique) ou à une volonté de marquer une inégalité. En France, il s’agit avant tout d’une marque de respect, mais cette distinction est souvent mal comprise à l’étranger. Ainsi, dans des sociétés prônant l’égalité et l’informalité (comme les pays nordiques ou les États-Unis), le vouvoiement peut sembler en décalage avec des valeurs comme la simplicité ou l’accessibilité.

Alors comment les expatriés français doivent-ils s’adapter dans les pays francophones ? Cela dépend des pays. On vous livre un petit guide rapide :

  • Belgique/Suisse/Luxembourg : Le vouvoiement y est souvent plus systématique qu’en France, même entre collègues ou voisins. En Belgique, par exemple, on vouvoie facilement les commerçants ou les voisins, même après des années de relation.
  • Canada (Québec) : Le tutoiement s’y est généralisé, y compris dans des contextes où la France utiliserait le « vous ». Un Français qui vouvoie systématiquement peut passer pour distant ou prétentieux.
  • Afrique francophone : Les règles varient selon les pays et les générations. Dans certains contextes, le vouvoiement est une marque de respect envers les aînés ou les figures d’autorité, tandis que le tutoiement peut être perçu comme une familiarité trop rapide.

Le "Cash back"

Dernier sujet, et c’est plutôt son absence en France qui choque. Alors pourquoi ne pratique-t-on pas le « cash back » en France ? Car si Le « cash back » (remise immédiate en espèces lors d’un paiement par carte) est une pratique courante dans certains pays comme les États-Unis ou le Royaume-Uni, elle reste très rare en France pour plusieurs raisons, principalement liées à la réglementation, aux habitudes bancaires et aux coûts pour les commerçants.

Tout d’abord, les autorités financières françaises sont très vigilantes sur la traçabilité des flux d’argent. Le cash back pourrait faciliter des transactions non tracées, ce qui est incompatible avec les règles de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Aussi les banques françaises n’ont pas d’intérêt à promouvoir le cash back, car cela réduirait les frais liés aux retraits aux DAB (certaines banques facturent des frais pour les retraits hors de leur réseau). De plus, cela compliquerait la gestion des flux monétaire

Si certains supermarchés (comme Carrefour ou Leclerc) ont testé le cash back de manière ponctuelle, il n’y a pas eu de généralisation. Ainsi, le cash back, tout en n’étant pas interdit en France, se heurte à des obstacles réglementaires, économiques et culturels. Tant que les retraits aux DAB restent pratiques et peu coûteux, et que les paiements dématérialisés progressent, il est peu probable que cette pratique se développe massivement.

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