Alors qu’Israël a annoncé jeudi avoir achevé « l’encerclement » de la ville de Gaza après une semaine de combats au sol contre le Hamas et des frappes meurtrières sur le territoire palestinien, où quatre écoles de l’ONU abritant des déplacés ont été touchées, vendredi 03 novembre, les étrangers ont commencé à être évacués par la frontière égyptienne alors que des tirs de l’armée israélienne ont frappé l’Institut français de Gaza et le bureau local de l’Agence France Presse (AFP).
Mis à jour le 05 novembre à 11h30 (CET)
Citoyens et ayant droits pris en charge par la France
Le poste-frontière de Rafah, en Égypte, est la seule fenêtre sur le monde pour les Palestiniens, les étrangers et les binationaux coincés dans la bande de Gaza : deux millions de personnes vivent sans eau ni électricité, tous les jours, sans compter une pénurie de nourriture et de médicaments. L’enclave palestinienne est assiégée, bombardée, car l’armée israélienne resserre son étau sur les terroristes du Hamas qui ont commis les massacres du 7 octobre et détiennent plus de deux cents hommes, femmes et enfants comme otages.
Parmi les évacués du week-end, on dénombre 34 Français dont des binationaux et des ayants droit. « Si je compte les Français, nos agents de l’Institut culturel et leur famille, ça représente environ 170 personnes. Seule une partie a pu passer », détaille Catherine Colonna. Par contre, « Les Canadiens restent à Gaza alors que d’autres étrangers quittent la région« , souligne la BBC.
Cependant, dès samedi soir, le gouvernement du Hamas a suspendu l’évacuation des étrangers et des binationaux vers l’Egypte en raison du refus d’Israël de laisser partir des blessés palestiniens vers des hôpitaux égyptiens. « Aucun détenteur de passeport étranger ne pourra quitter la bande de Gaza avant que les blessés qui doivent être évacués des hôpitaux du nord de la bande de Gaza puissent être transportés vers le terminal de Rafah », point de passage entre le territoire palestinien et l’Egypte, a indiqué un responsable de l’administration des points de passage.
Paris demande des explications
Le ministère des Affaires étrangères annonce avoir été informé par les autorités israéliennes d’une frappe visant l’Institut français de Gaza, ce vendredi 3 novembre.
« Nous avons demandé aux autorités israéliennes de nous communiquer sans délai par les moyens appropriés les éléments tangibles ayant motivé cette décision », explique le quai d’Orsay.
L’Institut français de Gaza « appartient à un réseau de plus de 150 établissements culturels dans le monde relevant du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères », précise son site officiel.
Il est « chargé de promouvoir la coopération culturelle, intellectuelle et audiovisuelle, de valoriser la création contemporaine française et francophone, de présenter l’enseignement supérieur français auprès des étudiants et enseignants étrangers ».
L’AFP aussi touchée
Un tir a aussi touché les bureaux du onzième et dernier étage du bâtiment où se situe le bureau d’un technicien. Le projectile a laissé derrière lui un trou béant sur la façade et fait d’importants dégâts dans les pièces adjacentes.
« Aucun des huit membres du personnel ou collaborateurs permanents de l’AFP basés normalement à Gaza ne se trouvait sur place au moment de l’impact. Tous ont été évacués vers le sud de la bande de Gaza le 13 octobre », indique l’agence ce vendredi 03 novembre, dont le PDG Fabrice Fries « condamne avec la plus grande fermeté » la frappe.
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