Le Parti vert européen a élu l’Allemande Terry Reintke et le Néerlandais Bas Eickhout en tant que têtes de listes du groupe pour les élections européennes. Le congrès électoral du parti, qui s’est tenu à Lyon du 2 au 4 février, a toutefois échoué dans sa tentative d’inclure des candidats provenant d’États membres du sud et de l’est dans la direction du parti.
Face à la perspective de pertes importantes lors des élections européennes de juin — de 75 sièges en 2019 à 51, selon les projections d’Europe Elects pour Euractiv — les Verts européens ont préféré jouer la carte de la sécurité en choisissant deux figures politiques bien connues et établies, avec de solides carrières politiques.
L’eurodéputée allemande Terry Reintke, coprésidente du groupe des Verts au Parlement européen, a été élue au premier tour avec 55,2 % des voix.
L’eurodéputé néerlandais Bas Eickhout, également tête de liste des Verts pour les élections européennes de 2019 et au Parlement depuis 15 ans, a été élu au second tour avec 57 % des voix.
« Les gens ont peur, c’est un choix sûr », a déclaré un délégué à Euractiv avant le vote. Le résultat était attendu.
Quant aux deux autres candidates, largement inconnues des délégations nationales, l’Italienne Benedetta Scuderi conservera son rôle de co-porte-parole des Jeunes Verts européens, tandis qu’Elīna Pinto restera la tête de liste du parti Les Progressistes en Lettonie.
La stratégie d’élargissement non reflétée
Selon nos informations, certaines délégations nationales auraient préféré choisir un candidat du sud ou de l’est, reflétant ainsi la « stratégie d’élargissement » du Parti vert européen au cours des cinq dernières années.
Depuis 2019, les Verts ont accueilli neuf nouveaux membres et deux autres ont été acceptés lors du congrès électoral à Lyon, dans le but d’étendre la sphère d’influence du parti et de renforcer le mouvement vert dans l’est et le sud de l’Europe, des zones géographiques où les Verts sont peu présents.
« Le plus gros problème, c’est que c’est l’Allemagne et les Pays-Bas, ce n’est pas très équilibré et diversifié géographiquement », a déclaré Bas Eickhout à Euractiv.
« Mais je pense que nous avons également montré que nous pouvions faire campagne pour toute l’Europe. Et le message selon lequel les Verts s’étendent au sud et à l’est, ce qui est le cas […] nous pouvons intégrer cela [à la campagne] […]. Mais il est vrai qu’à nous deux, nous ne représentons pas très bien cette réalité », a-t-il ajouté.
Étant donné que les votes ont été attribués aux délégations nationales en fonction de leur poids politique au sein de leur pays, les délégations des pays à l’est et du sud avaient peu de chances de rallier suffisamment de voix pour leur candidat de prédilection.
Sur les 11 nouveaux membres, cinq sont originaires d’Europe orientale et six d’Europe méridionale, mais la plupart d’entre eux sont de très petites forces qui n’ont guère de poids politique dans leurs pays respectifs.
« Ne faites pas confiance aux sondages »
Se méfiant des sondages, Mme Reintke a souligné lors d’une conférence de presse que lors des élections de 2019, les Verts étaient projetés en chute libre, mais qu’ensuite « nous sommes devenus un groupe plus important que nous ne l’avons jamais été ».
« Il est vrai que nous ne sommes peut-être pas aussi bien placés dans les sondages que nous l’aurions été en 2019, mais nous accueillons de plus en plus de partis politiques au sein du Parti vert européen […] et avec cette diversité géographique renforcée […] avec plus de soutien de l’Est et du Sud en particulier, nous espérons que nous pourrons non seulement nous consolider à un niveau élevé, mais aussi devenir encore plus grands », a-t-elle ajouté.
Seuls trois des nouveaux partis devraient faire leur entrée au Parlement européen lors des prochaines élections européennes, avec un siège chacun, selon les projections : Les Progressistes (Lettonie), Nous pouvons ! (Croatie) et Catalogne en commun (Espagne).