Europe : l’avion moins cher que le train

Europe : l’avion moins cher que le train

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, prendre le train pour des trajets internationaux en Europe n’est pas forcément plus abordable que l’avion. Une étude de Greenpeace montre que, malgré une légère amélioration de la compétitivité ferroviaire, l’avion reste majoritairement l’option la moins chère.

Greenpeace a comparé 109 liaisons internationales et 33 liaisons nationales dans 31 pays européens. Résultat : sur plus de la moitié (54 %) des trajets transfrontaliers, l’avion coûtait moins cher que le train. Pour les liaisons nationales, en revanche, le train restait plus économique dans 70 % des cas.

Le rapport révèle des écarts de prix frappants. Sur la liaison Barcelone-Londres par exemple, un vol coûtait seulement 14,99 €, tandis que le billet de train le moins cher pour le même jour s’élevait à 389 €, soit 26 fois plus cher. Des disparités similaires ont été constatées sur les liaisons Londres-Bratislava (23 fois plus cher en train qu’en avion), Paris-Copenhague (22 fois plus cher) et Madrid-Bruxelles (11,5 fois plus cher).

À l’inverse, certains pays d’Europe centrale et orientale — en particulier les pays baltes et la Pologne — proposent des tarifs ferroviaires très compétitifs au départ de leurs villes.

Parmi les combinaisons étudiées, la liaison Vilnius-Varsovie était la moins chère via le rail, avec un billet de train coûtant seulement 25 €, contre 337 € pour un vol. Parmi les autres liaisons ferroviaires abordables figuraient Prague-Budapest, Berlin-Prague et Riga-Vilnius, qui étaient toutes moins chères en train pour presque toutes les dates recherchées.

La Lituanie offre les tarifs ferroviaires les moins chers, tandis que la Pologne (89 %) et la Slovénie (80 %) obtiennent également de bons résultats.

En comparaison, la France arrive en queue de peloton, avec 95 % des liaisons moins chères en avion qu’en train. Elle est suivie de l’Espagne (92 % des trajets plus chers en train), du Royaume-Uni (90 %) et de l’Italie (88 %).

[Getty Images/Boris Roessler_dpa_Picture alliance]
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Des progrès encore possibles

La situation s’améliore néanmoins petit à petit. Depuis 2023, la part des liaisons où le train est le moins cher est passée de 27 % à 41 %, grâce à la diminution des vols ultra-bon marché et à la stabilisation des tarifs ferroviaires.

Greenpeace pointe du doigt les exonérations fiscales dont bénéficient les compagnies aériennes et le coût élevé supporté par les opérateurs ferroviaires, qui faussent les tarifs pratiqués.

« Alors que la crise climatique s’aggrave, le système fiscal européen continue de favoriser le mode de transport le plus polluant », déplore Herwig Schuster, responsable de la campagne sur les transports chez Greenpeace Europe centrale et orientale.

L’ONG réclame la mise en place de « tickets climat » à l’échelle de l’UE, de meilleures connexions transfrontalières et la fin des subventions à l’aviation afin de faire du train le moyen de transport le plus abordable pour les Européens.

Parallèlement à cela, selon un récent sondage réalisé par Polling Europe pour la Communauté européenne du rail et de l’infrastructure ferroviaire (CER), neuf citoyens de l’UE sur dix sont également mécontents des options de transport actuelles entre les États membres.

« Ces prix ne reflètent pas un marché qui fonctionne, mais un système truqué », estime Herwig Schuster.

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