Cette semaine, nous avons posé la question à nos lecteurs, Français de l’étranger, qu’ils soient expatriés, binationaux, « pour vous c’est quoi être Français ». Non que nous eussions particulièrement envie d’évoquer le sujet mais parce que celui-ci est de retour sur la scène politique française et fracture toujours autant nos compatriotes installés dans l’hexagone. Vous avez d’ailleurs été 4020, et on vous en remercie, à participer à cette consultation qui s’est déroulée anonymement du 10 au 14 février sur notre site.
Ce débat est, même, remonte jusqu’aux plus hautes autorités de l’Etat, puisque les ministres Bruno Retailleau (Intérieur) et Gérald Darmanin (Justice) appellent à la tenue d’un débat public sur le droit du sol, ouvrant la porte à sa remise en question. D’ailleurs, François Bayrou s’est prononcé, vendredi 7 février, pour se pencher collectivement sur une question « plus large« , à savoir « qu’est-ce qu’être Français ?« .
Ce qu’en pensent les Français de l’hexagone !
Avant de se pencher sur les résultats de notre consultation, on vous rappelle un sondage publié en 2019 par le quotidien Le Parisien qui avait la même thématique.
On y découvre, sans surprise, que davantage qu’un territoire commun, une langue commune, c’est l’attachement aux valeurs de la République qui définissent plus que tout le fait d’être un Français selon les sondés ayant participé à l’étude d’Ipsos en 2019.
Ainsi, 63% des personnes interrogées, il y a près de 6 ans, étaient d’avis qu’être « Français aujourd’hui » passe d’abord par le fait d’être « attaché aux valeurs de la République ». Venait ensuite la nationalité française (33%), le partage d’un mode de vie (33%), le fait de parler une langue commune (28%), de se sentir héritier de l’histoire de France (24%) et de vivre sur un même territoire (18%).
Des Français de l’étranger, très exigeants
Étonnamment, les Français de l’étranger sont encore plus exigeants que ceux de métropole. En effet, l’attachement aux valeurs de la République est aussi le socle fondamental, ils sont même 73,27% à considérer que c’est indispensable pour se dire Français.
À la différence de nos compatriotes, la seconde condition pour se dire Français, c’est la maîtrise de la langue française. 63,36% des consultés considèrent que la langue est un vecteur commun aux idées de la République, un chiffre bien plus important que les 28% du sondage du Parisien. On comprend mieux ainsi, le développement des associations FLAM qui dispensent des cours, quasi gratuitement, aux jeunes Français qui ont accompagné leurs parents en expatriation ou nés sur place et qui sont malheureusement souvent privés d’accès à l’éducation française (coûts d’écolages trop élevés et bourses mal calibrées).
Troisième condition selon les consulats, c’est de disposer de la nationalité française. Ils rejoignent ainsi le gros de tiers de Français de l’hexagone qui conditionnent le fait d’être français à la détention du passeport. Là aussi, l’attachement est bien plus important qu’en métropole. Une information qui explique que le moindre retard dans la délivrance d’une pièce d’identité par nos consulats soit vécu comme un affront par les Français de l’étranger.
Vivre à la française
Les valeurs, la langue, le passeport, sont des réponses attendues dans ce genre de consultation. Mais nous avions envie d’aller plus loin et vous avons proposé aussi de balayer le champ culturel.
Et la première leçon, c’est que la moitié des Français de l’étranger sont attachés à leur baguette, leurs saucissons et leurs fromages sans oublier les vins. En effet, apprécier la gastronomie française comme nos traditions sont une valeur fondamentale pour 56,16% des consultés.
Ensuite, c’est le lien maintenu avec la France qui s’impose. Près de 50% des répondants ont estimé que continuer à s’intéresser à la vie de notre pays est aussi important que le reste. C’est d’ailleurs la vocation de votre site Lesfrancais.press qui tente, modestement, de vous informer sur l’actualité qui vous concerne mais aussi sur l’information nationale en la traitant avec le regard des Français à l’étranger.
Enfin, dernière valeur culturelle mise en avant par 42,64% des consultés, c’est l’Histoire de France. Celle avec un grand H qui a façonné des philosophies, des Etats sur tous les continents et qui continue de s’écrire chaque jour.
Vive ou ne pas vivre en France ?
Enfin, il se glissait parmi les réponses proposées, un item qui fâche. Est-ce que vivre en France ou y avoir vécu est indispensable pour être Français. Sans surprise, mais d’ailleurs comme nos compatriotes ayant répondu au Parisien en 2019, le partage d’une expérience de vie sur un territoire n’est pas fondamental au sentiment d’être Français, même si pour certains, avoir vécu en France, façonne l’esprit. Ainsi, ils ne sont que 6,10% à considérer que c’est une condition indispensable.