L’été 2025 : chaud en France et ailleurs

L’été 2025 : chaud en France et ailleurs

Alors que les Français expatriés observent, parfois de loin, les bouleversements climatiques qui frappent l’Hexagone et le monde, l’été 2025 s’impose comme un tournant. Canicules record, incendies géants, inondations meurtrières : les événements extrêmes se multiplient, dessinant un nouveau visage de la planète. Entre urgence sanitaire, défis environnementaux et adaptations forcées, cet été marque un avant et un après. Tour d’horizon d’une saison qui a mis la France et l’hémisphère nord à genoux, et interroge sur les risques à venir pour le sud de la planète.

La France encore sous la canicule

L’été 2025 restera dans les mémoires comme l’un des plus extrêmes (le 3ème) qu’ait connu la France. Dès le mois de juin, les météorologues et climatologues tiraient la sonnette d’alarme : jamais un début d’été n’avait été aussi sec et chaud, avec des températures dépassant largement les moyennes saisonnières et des vagues de chaleur précoces et intenses. Les prévisions se sont malheureusement confirmées : juillet a enregistré des excédents thermiques de +2 à +2,5 °C par rapport aux normes historiques, et plus de 266 stations météo ont relevé des températures supérieures à 40 °C entre le 9 et le 12 août.

Les épisodes caniculaires, désormais quasi annuels, ont saturé les hôpitaux et poussé les autorités à transformer des patinoires en centres de rafraîchissement d’urgence, rappelant les tragédies sanitaires de 2003 ou 2019. La sécheresse et les risques d’incendie, notamment dans le sud-est, ont maintenu le pays en alerte maximale, avec des feux de forêt ravageant des milliers d’hectares et des restrictions d’eau généralisées.

Canicule en France
L'été 2025 - chaud en France et ailleurs

Face à cette situation, le gouvernement a activé le plan Canicule et renforcé les dispositifs d’adaptation, comme le recensement des îlots de fraîcheur ou la sensibilisation des organisateurs d’événements. Pourtant, malgré ces mesures, le bilan humain est lourd : plus de 2 300 décès sont attribués aux vagues de chaleur en Europe, dont une majorité directement liée au réchauffement climatique. Les scientifiques insistent : ces événements extrêmes, plus fréquents et plus violents, sont une conséquence directe de l’élévation des températures et de l’accumulation de gaz à effet de serre.

Un hémisphère nord en ébullition

L’été 2025 n’a pas seulement frappé la France. Dans tout l’hémisphère nord, les records climatiques se sont enchaînés : mégafeux au Canada, moussons meurtrières au Pakistan, typhons dévastateurs en Asie, et des vagues de chaleur sans précédent de l’Écosse à l’Arizona. En Méditerranée, jusqu’à 68 % du bassin a été touché par des vagues de chaleur marine extrême, avec des températures dépassant de +3 à +6 °C les normales saisonnières. En Grèce, en Espagne ou au Portugal, les incendies ont détruit des centaines de milliers d’hectares, forçant des milliers de personnes à évacuer. Les scientifiques soulignent que chaque degré supplémentaire augmente le risque de précipitations extrêmes et d’inondations, comme celles qui ont frappé Hong Kong ou le nord de Pékin, où des pluies records ont causé des dizaines de morts.

Feu forêts
Des pompiers travaillent à éteindre un feu de forêt en périphérie d’Abejera de Tabara, Zamora, Espagne, le 13 août 2025. ©SUSANA VERA / REUTERS

Ces phénomènes, amplifiés par le changement climatique, ont aussi révélé des situations inédites : des nuits tropicales (où la température ne descend pas sous 20 °C) ont concerné près de la moitié de la planète, et des régions comme la Laponie finlandaise ont battu des records de chaleur avec 26 jours consécutifs au-dessus de 25 °C. Les experts sont unanimes : « nous sommes désormais au cœur d’une ère où les événements extrêmes deviennent la norme, avec des conséquences dramatiques pour les écosystèmes et les populations. »

L’hémisphère sud en ligne de mire

Alors que l’hémisphère nord sort à peine d’un été historique, les regards se tournent vers le sud, où la saison estivale approche. Les prévisions sont alarmantes : les modèles climatiques anticipent une intensification des vagues de chaleur, des sécheresses prolongées et des risques accrus d’incendies, notamment en Australie, en Afrique australe et en Amérique du Sud.

Les océans, déjà surchauffés, pourraient favoriser des cyclones plus intenses et des pluies diluviennes, comme celles qui ont frappé le Mozambique ou Madagascar ces dernières années. Les autorités locales et les organisations internationales appellent à une préparation renforcée, alors que les infrastructures et les systèmes de santé restent souvent fragiles face à ces défis.

Pour les Français de l’étranger, ces perspectives rappellent l’urgence d’adapter les modes de vie et de renforcer la solidarité internationale. L’été 2025 aura été un électrochoc : le climat ne connaît plus de frontières, et les solutions doivent être globales.

Auteur/Autrice

  • L'AFP est, avec l'Associated Press et Reuters, une des trois agences de presse qui se partagent un quasi-monopole de l'information dans le monde. Elles ont en commun, à la différence de son prédécesseur Havas, de ne pas avoir d'actionnaire mais un conseil d'administration composé majoritairement d'éditeurs de presse.

    Voir toutes les publications
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire