États-Unis : l’héritage Biden

États-Unis : l’héritage Biden

Donald Trump répète à l’envie qu’après le mandat de Joe Biden, l’économie des États-Unis est au fond du précipice. Or, les données statistiques offrent un tout autre son de cloche. Alors quel est l’héritage Biden ? Le produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 2,5 % en 2024, soit un rythme plus élevé que les prévisions réalisées par les économistes. Soutenue par la consommation, l’économie américaine poursuit sa marche en avant quand celle de la zone euro est à la peine et celle de la Chine toujours en proie à une crise immobilière.

En 2024, les dépenses de consommation ont augmenté de 3,2 % en rythme annuel sur le quatrième trimestre, permettant de compenser les effets de la grève chez Boeing et un important mouvement de déstockage. L’économie a crû de 2,3 % entre septembre et décembre en rythme annuel après une croissance de 3,1 % au troisième trimestre.

Revalorisations salariales et baisse de l’inflation

L’année dernière, les Américains ont bénéficié de gains de pouvoir d’achat importants grâce aux revalorisations salariales et à la baisse de l’inflation. Le taux de chômage a légèrement augmenté autour de 4 %. Cette augmentation n’est pas due à une hausse des licenciements mais à l’arrivée sur le marché du travail de personnes qui ces dernières années avaient renoncé à chercher un emploi.

Contrairement aux craintes exprimées lors du relèvement des taux directeurs de la FED, l’économie américaine a évité la récession. La question est aujourd’hui de savoir si elle évitera la surchauffe avec la politique de Donald Trump. Au mois de décembre, la consommation des ménages a connu un pic avec une hausse de 12 % des achats de biens durables comme l’électroménager. Les consommateurs ont anticipé leurs achats afin d’éviter la majoration des prix en cas d’application des droits de douane.

Une période d’incertitudes

Avec le retour de Donald Trump, l’économie américaine entre dans une période d’incertitudes. La nouvelle administration a décidé de réduire les dépenses publiques et le nombre de fonctionnaires, ce qui pourrait peser sur la croissance du premier trimestre 2025.

La réduction de l’immigration illégale risque également de peser sur l’activité. Les clandestins limitent déjà leurs sorties et leurs achats afin d’éviter d’être arrêtés par la police. Le gouvernement américain estime à plus de 11 millions le nombre de migrants sans papiers, dont un très grand nombre ont un emploi.

Auteur/Autrice

  • Philippe Crevel est un spécialiste des questions macroéconomiques. Fondateur de la société d’études et de stratégies économiques, Lorello Ecodata, il dirige, par ailleurs, le Cercle de l’Epargne qui est un centre d’études et d’information consacré à l’épargne et à la retraite en plus d'être notre spécialiste économie.

    Voir toutes les publications
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire