La rédaction des francais.press a pu s’entretenir avec Roland Lescure, député LREM des Français d’Amérique du Nord et par ailleurs Président de la Commission des affaires économiques. L’occasion de revenir avec lui sur différents dossiers, le Grand Débat notamment auquel il a participé dans sa circonscription géante. L’occasion aussi d’avoir des informations sur le vote électronique, qui fera selon le député son retour possiblement aux consulaires en 2020 et certainement aux législatives en 2022. Cet aspect sera discuté lors de la réunion de l’Assemblée des Français de l’Etranger jeudi 14 mars.
Lesfrancais.press : Bonjour Roland Lescure, vous êtes député des Français d’Amérique du Nord. Les Français de l’étranger, comme ceux de l’Hexagone et de l’Outre-Mer, sont concernés par le Grand Débat. Vous avez participé à plusieurs échanges. Pouvez-vous nous en parler ? Qu’elles furent les conclusions ?
Roland Lescure : Le Grand Débat est effectivement également organisé dans les circonscriptions des Français de l’étranger. J’ai eu l’occasion notamment de participer à un débat à San Francisco, d’autres ont eu lieu notamment à New York avec Marlène Schiappa et à Toronto.
De manière générale, les Français de l’étranger jouent le jeu. Ils ne font pas remonter leurs petites problématiques locales mais pensent à des propositions pour la France. La question du coût des lycées français par exemple est abordée dans d’autres réunions publiques mais pas nécessairement lors de ces débats.
En revanche, et c’est intéressant, ils font remonter des exemples locaux. A San Francisco, par exemple, il a beaucoup été question du Référendum d’Initiative Citoyenne. Ce type de mécanisme, il faut le dire, existe en Californie depuis 1911.
Il est souvent question de la réduction du nombre de parlementaires, notamment des Français de l’étranger avec en parallèle l’usage de la proportionnelle. Pouvez-vous nous expliquer votre position sur le sujet ?
C’est effectivement un sujet qui est sur la table. Moi je crois à l’ancrage local, je vis en Amérique du Nord depuis 10 ans et toujours à Montréal. En circonscription, j’ai déjà effectué 20 déplacements depuis mon élection. J’ai un collaborateur à temps plein sur les questions de la circonscription. En déplacement, nous restons en général 36 heures, avec des réunions publiques, des réunions avec les marcheurs aussi, et puis les acteurs locaux : le secteur de l’énergie à Houston, les start-ups à San Francisco, les secteurs juridiques à New-York.
Nous ne faisons pas de diplomatie, ce n’est pas notre rôle, mais nous participons au rayonnement de la France. Nous accompagnons les ministres aussi.
Dans votre circonscription il y a notamment les Etats-Unis de Donald Trump. Quel est le ressenti des Français installés aux USA concernant ce Président si particulier ?
Il y a eu beaucoup d’inquiétude à l’origine, concernant notamment le possible durcissement de l’attribution des visas. Nous les assistons mais il est certain qu’aux Etats-Unis comme en Europe et notamment en France, il existe une véritable fracture entre les populistes et les progressistes. Les Français de l’étranger appartiennent souvent à la deuxième catégorie.
Vous présidez par ailleurs à l’Assemblée Nationale la Commission des Affaires Economiques. Le dossier Air France – KLM est à l’ordre du jour, que pensez-vous de la position du gouvernement hollandais ? Par ailleurs avez-vous au sujet du travail de cette commission des propositions, aussi, liées peut-être aux conclusions du Grand Débat ?
Concernant la situation au sein d’Air France – KLM, l’attitude des Pays-Bas fut surprenante c’est certain. L’ambition est, et doit rester, de faire de ce groupe un des leaders mondiaux.
Sur les propositions, beaucoup sont énoncées dans le Grand Débat en rapport avec la fiscalité. Il pourrait être utile de rendre la fiscalité plus visible. Les Français devraient savoir à quelle hauteur ils contribuent et ce à quoi cela a servi.
Pour le reste, nous pouvons aussi nous inspirer de ce qui fonctionne à l’étranger. Au Canada, par exemple, il existe le service Canada, une maison administrative unique. C’est très pratique pour les citoyens. Au Royaume-Uni, la relation avec les démarches qui peuvent être faites électroniquement est très différente. Beaucoup de choses peuvent être faites sans se déplacer.
La question électronique, c’est aussi celle du vote par internet, un sujet régulier parmi les Français de l’étranger. Etes-vous pour son retour ?
Oui, et il sera d’ailleurs réintroduit. Nous l’espérons pour les consulaires et il le sera pour les législatives. Pas pour les présidentielles en revanche, nous comprenons aisément que le risque de piratage est trop grand. Et les Français aiment aller voter à ce type de scrutin.
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