Entretien avec Éric Signarbieux de l’UNCCAS, expert lors des Assises de la protection sociale

Entretien avec Éric Signarbieux de l’UNCCAS, expert lors des Assises de la protection sociale

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À l’occasion des Assises de la protection sociale des Français de l’étranger, Éric Signarbieux, délégué général de l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (UNCCAS), revient sur son rôle d’expert et celui de son organisation, ainsi que sur les passerelles possibles avec les expatriés, et également sur les enjeux de cette consultation inédite.

L’UNCCAS, un réseau d’élus ancré dans les territoires

« L’Union nationale des CCAS est une association d’élus, en même titre que l’Association des maires de France, » explique Éric Signarbieux en introduction. Présente sur 85 % du territoire français, en métropole comme en outre-mer, l’UNCCAS regroupe les centres communaux et intercommunaux d’action sociale, établissements publics rattachés aux villes et aux intercommunalités.

Éric Signarbieux, délégué général de l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (UNCCAS)
Éric Signarbieux, délégué général de l’Union nationale des centres communaux et intercommunaux d’action sociale (UNCCAS)

Deux missions obligatoires définissent leur action : la domiciliation des personnes sans-abri pour garantir l’accès aux droits, et l’analyse des besoins sociaux à chaque mandat municipal. En parallèle, l’UNCCAS joue un rôle de lobbying auprès des pouvoirs publics et propose un appui technique, juridique et de formation à ses adhérents.

Un lien indirect mais réel avec les Français de l’étranger

Si les CCAS ne sont pas directement impliqués auprès des expatriés francais, un lien peut toutefois se créer à leur retour. « Le CCAS peut être le lieu où les Français de l’étranger font une domiciliation lorsqu’ils reviennent, de manière à ouvrir des droits, » souligne le délégué général.

« Le CCAS peut être le lieu où les Français de l’étranger font une domiciliation lorsqu’ils reviennent, de manière à ouvrir des droits »

Son expertise est sollicitée non pas pour intervenir sur les politiques sociales à l’étranger, mais pour proposer des parallèles et des analyses croisées. Éric Signarbieux aura « un rôle d’expert qui sera moins un rôle de proposition très concrète mais qui sera un rôle de quelqu’un qui va apporter un angle de vue un peu différent », revendiquant un rôle de « poil à gratter », capable d’interroger les pratiques et d’en pointer les limites.

Assises de la protection sociale : un rôle d’expert engagé

Invité par le président de la commission sociale de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) Éric Signarbieux participe à ces assises pour nourrir la réflexion sur trois grandes thématiques : les aides sociales, la scolarisation des enfants en situation de handicap, et les bourses scolaires.

« Pourquoi pas développer des formations spécifiques et les adapter aux Français de l'étranger en fonction des besoins »

« On va pouvoir être celui qui va poser les questions ou en tout cas montrer en quoi les choses sont possibles, pas possibles, ou quelles en sont aussi les limites. »  Les experts interviennent en appui, au fil de réunions régulières et d’auditions, jusqu’à la restitution des conclusions prévues en octobre 2025.

Vers des passerelles entre France et étranger

Pour Éric Signarbieux, les échanges à venir, lors de ces Assises de la protection sociale, pourraient ouvrir des perspectives concrètes. À commencer par la formation des élus et techniciens, adaptée aux réalités des Français de l’étranger : « pourquoi pas développer des formations spécifiques et les adapter aux Français de l’étranger en fonction des besoins. »

Vers des passerelles entre France et étranger
Vers des passerelles entre France et étranger

Autre piste évoquée : l’analyse des besoins sociaux, méthode déjà éprouvée en France et transposable à l’international : « Peut-être qu’il y a possibilité de développer et de transposer un certain nombre d’outils qu’on utilise au niveau des territoires pour les adapter à un territoire qui est un territoire particulier des Français de l’étranger avec des problématiques particulières selon qu’on vit en Amérique latine ou qu’on vit en Afrique ou encore qu’on vit en Europe du Nord par exemple. »

Construire une culture commune de l’action sociale

Ces assises sont une occasion unique de créer des ponts entre les élus locaux français et les conseillers des Français de l’étranger, notamment autour de problématiques universelles comme la santé mentale. L’UNCCAS a déjà publié un guide sur ce sujet, qui pourrait servir de base à des collaborations.

« Peut-être qu’on peut utiliser des méthodologies que l’on a, d’observation, de manière à pouvoir repérer quels sont les besoins des Français de l’étranger de telle région et de telle autre » conclut-il. Éric Signarbieux exprime l’ambition de faire émerger une culture partagée de l’action sociale, au service de toutes les populations, qu’elles vivent en France ou ailleurs.

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