Emmanuel Macron s’est rendu mardi 11 avril aux Pays-Bas pour une visite d’État de deux jours. Au programme : industrie, énergie et technologie pour la souveraineté européenne.
À peine rentré de Chine, Emmanuel Macron s’est rendu hier aux Pays-Bas pour rencontrer le couple royal, le Premier ministre Mark Rutte, des chercheurs et des entrepreneurs néerlandais.
Il s’agit de la première visite d’État d’un président français au Royaume des Pays-Bas depuis celle du président Jacques Chirac en 2000. En conséquence, Emmanuel Macron est accompagné d’un large panel de représentants du monde politique – les ministres de l’Energie, de l’Intérieure, des Affaires étrangères et européennes, de l’Armée, de la Recherche, de l’Industrie et du Transport – et économique – entre autres, la PDG d’Engie et le DG d’Air France/KLM.
Les haltes à Amsterdam et La Haye sont placées sous le signe de la « souveraineté européenne dans sa dimension économique et industrielle », a indiqué l’Élysée lors d’une conférence de presse précédent le voyage.
Le président français pousse en effet pour la constitution d’un plan d’investissement massif au niveau européen, dans la lignée du Net-Zero Industry act proposé par la Commission européenne mi-mars.
Déjà lors d’une conférence de presse conjointe le 30 janvier dernier à La Haye, M. Macron et M. Rutte avaient avancé que le séjour d’avril serait l’occasion de discuter des subventions en faveur de l’industrie verte de l’UE.
Rapprochement économique et énergétique
La France et les Pays-Bas devraient en profiter pour rapprocher leurs positions dans les matières énergétique et scientifique.
Devrait ainsi être signé un pacte pour l’innovation et la croissance durable, a indiqué l’Élysée. Ce « sera l’occasion d’annoncer de nouvelles coopérations dans un certain nombre de domaines : semi-conducteurs, quantique, énergie et d’autres domaines », a souligné le Palais.
En matière d’énergie, M. Rutte et M. Macron devraient signer une « déclaration conjointe qui contiendra une partie spécifique sur le nucléaire ». Sur ce point, les deux pays sont « très alignés », a confié l’Élysée.
En amont de la visite, Julie Laernoes, députée écologiste (EELV – NUPES) qui fera partie du voyage, avait déclaré à EURACTIV France que « Emmanuel Macron [cherchait] des alliés très libéraux », comme les Pays-Bas, pour avancer ses pions dans le nucléaire.
Le Royaume est déjà « observateur » de l’ « alliance du nucléaire » menée par la France pour faire valoir les atours du nucléaire au niveau européen. Il souhaite également construire deux réacteurs nucléaires.
À ce sujet, l’Élysée précise que les Bataves n’auraient pas encore choisi leur opérateur. M. Macron pourrait donc profiter du séjour pour positionner le nucléariste français EDF.
Concernant la réforme du marché européen de l’électricité, « on ne partait pas exactement du même point de vue », notamment sur le contenu et le calendrier. Mais les positions se rapprochent, « comme elles se rapprochent d’ailleurs avec Berlin », a noté l’Élysée.
Sur l’innovation, le président de la République participera à une table ronde sur la quantique. L’UE compte investir plus de sept milliards d’euros dans ce dernier modèle.
M. Macron fera également un discours à l’Institut culturel Nexus. L’occasion, selon l’Élysée, d’exposer sa vision de la notion de « doctrine de sécurité économique » qui préoccupe grandement les dirigeants européen dont la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui s’est exprimée sur ce thème la semaine dernière en Chine, mais aussi aux États-unis début mars.
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