« Emmanuel Macron : les défis de la France », ce qu’il fallait retenir

« Emmanuel Macron : les défis de la France », ce qu’il fallait retenir

Ce mardi 13 mai, Emmanuel Macron s’est exprimé sur TF1 dans une émission au format inédit. Pendant près de 3 heures, il a balayé les sujets d’actualités qui occupent l’hexagone.  Ils étaient 5 785 000 téléspectateurs en moyenne, soit 29,7 % de parts d’audience, selon Médiamétrie à écouter le Président de la République. Vous en faisiez peut-être parti. Mais la grande la majorité des Français de l’étranger, n’ont pas voulu ou pu suivre le chef de l’État, alors que fallait-il retenir de l’émission « Emmanuel Macron : les défis de la France ».

Politique étrangère

On commence par les sujets qui fâchent et qui peuvent avoir des conséquences directes pour les Français résidant hors de France : la Politique étrangère de la Nation française.

Le parapluie nucléaire étendue à l’Union européenne ?

La France est le seul pays d’Europe occidentale, avec le Royaume-Uni, doté de l’arme nucléaire. Les autres pays européens membres de l’Otan sont jusqu’ici sous le parapluie nucléaire américain.

À la tête de l’une des deux puissances nucléaires en Europe, Emmanuel Macron s’était dit déjà prêt le 28 février à « ouvrir la discussion » sur la dissuasion nucléaire à ses partenaires européens. Un déploiement déjà mis en œuvre de longue date par les Américains dans un certain nombre de pays européens.

Le président de la République a souligné combien de telles discussions ne modifieraient pas, selon lui, la doctrine française. Propos qu’il a confirmés ce mardi 13 mai, en apportant même des précisions quant au côté opérationnel, imaginant le déploiement de Rafales dotés de l’arme nucléaire sur tout le continent.

Une idée que Moscou ne voit pas d’un bon œil. Ce mercredi 14 mai, le Kremlin a réagi, indiquant que l’éventuel déploiement en Europe d’avions français dotés d’armes nucléaires, évoqué la veille par le président Emmanuel Macron, n’apportera pas « de sécurité » au continent européen.

"Le déploiement d'armes nucléaires sur le continent européen, ce n'est pas ce qui apportera de la sécurité, de la prévisibilité et de la stabilité au continent européen"

Ukraine : « Rester libre »

« Le défi des défis est, dans un monde de plus en plus dangereux, incertain, de rester libre », a lancé le chef de l’État. Dans ce contexte, Emmanuel Macron a longuement exposé sa position sur l’Ukraine. « Notre volonté, c’est de prendre des sanctions » dans les prochains jours si la Russie « confirme le non-respect » d’un cessez-le-feu, a-t-il assuré.

Emmanuel Macron a notamment évoqué des « sanctions secondaires » pour les « revendeurs » de « services financiers » ou d' »hydrocarbures », alors que Moscou n’a toujours pas répondu à la proposition des Européens, relayée par les États-Unis, d’un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours en Ukraine.

Emmanuel Macron favorable a un renforcement des pouvoirs de police municipale
Emmanuel Macron favorable a un renforcement des pouvoirs de police municipale

Un tel cessez-le-feu doit ouvrir la voie à des négociations « territoriales », a-t-il ajouté, pointant des choix douloureux à venir pour les Ukrainiens déjà évoqués par l’administration de Donald Trump.

« Même les Ukrainiens eux-mêmes ont la lucidité de dire (…) qu’ils n’auront pas la capacité de reprendre l’intégralité de ce qui est pris depuis 2014 » par la Russie, a déclaré le chef de l’État.

Gaza : "c'est une honte"

« Ce que fait aujourd’hui le gouvernement de Benjamin Netanyahu (à Gaza) est inacceptable », « c’est une honte », a estimé Emmanuel Macron, considérant par ailleurs que « ce n’est pas à un président de la République de dire ‘Ceci est un génocide’, mais aux historiens ».

Le chef de l’État a rappelé qu’il avait été « l’un des seuls dirigeants à aller à la frontière » entre l’Égypte et Gaza, « l’une des pires choses qui (lui) aient été données de voir », déplorant que « toute l’aide que la France et d’autres pays acheminent » soit « bloquée par les Israéliens ».

Le président de la République a également estimé que la question d’une révision des « accords de coopération » entre l’UE et Israël était « ouverte ».

Conférence sociale, réseaux sociaux, places de prison, etc

Le second volet de l’émission a été consacré aux problèmes intérieurs. Là aussi, les Français sont restés sur leur faim. Les commentaires, comme eux, attendaient des annonces fortes qui ne sont pas venues entrainant un sentiment de déception que tous les médias partageaient mercredi matin. On fait le point pour les expatriés sur les sujets nationaux abordés lors de l’émission « Emmanuel Macron : les défis de la France ».

Louer des places de prison à l’étranger

Confronté au maire de Béziers, Robert Ménard, sur les questions d’insécurité et d’immigration, M. Macron a dit vouloir une loi étendant les pouvoirs des polices municipales.

Il s’est également dit favorable à une participation des détenus à leurs frais de détention, idée défendue par le garde des sceaux, Gérald Darmanin, et à la location, « si besoin était », de places de prison à l’étranger.

Une conférence sociale

Alors que les Assises sociales des Français de l’étranger se sont ouvertes il y a quelque jour, Emmanuel Macron propose la tenue « dans les prochaines semaines » d’une « conférence sociale ». Le « financement de notre modèle social » repose « beaucoup trop sur le travail », a jugé M. Macron, qui souhaite également l’ouverture d’une « négociation sociale » sur « la qualité » et « l’évolution des formes de travail ».

Un sujet, le seul, qui a trouvé écho chez les parlementaires des Français de l’étranger. D’ailleurs, soyons honnête, malgré nos recherches et nos prises de contact, les élus des Français de l’étranger n’ont pas fait preuve de solidarité avec le Président de la République. En effet, seul Stéphane Vojetta, député des Français de la Péninsule ibérique et de Monaco indépendant mais affilié au bloc central, a pris sa plume pour réagir aux propos d’Emmanuel Macron.

Pour le député Stéphane Vojetta, c’est le bon sens qui doit primer quant à l’utilisation des fonds publics dans le domaine social.

Les réseaux sociaux et les jeunes Français

Interpellé par plusieurs intervenants, M. Macron a réitéré sa position sur certains sujets de société. Il a notamment confirmé vouloir que soit imposée aux adolescents une vérification de leur âge pour s’inscrire sur les réseaux sociaux, estimant qu’il y a « une jeunesse qui a été percutée » par ces plateformes.

Il s’est aussi prononcé contre le port de signes religieux, comme le voile islamique, dans les compétitions sportives. Mais il a jugé que, pour la pratique sportive hors compétitions, c’était aux fédérations sportives « de décider ».

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