La présence diplomatique et militaire de la France au Niger sera rapatriée d’ici la fin de l’année, a annoncé dimanche (24 septembre) le président Emmanuel Macron, ce qu’il refusait il y a encore quelques semaines.
« Dans les prochaines heures, notre ambassadeur au Niger va revenir en France », a annoncé Emmanuel Macron, lors d’une interview sur France 2 et TF1. Fin août, la junte au pouvoir avait ordonné l’expulsion de l’ambassadeur de France. M. Macron l’avait refusé, dès lors qu’il ne reconnaissait pas leur légitimité.
« La France, parfois seule, a pris toutes ses responsabilités grâce à [ses] militaires », a déclaré Emmanuel Macron, en saluant les résultats de l’opération Barkhane. [EPA-EFE/JULIEN DE ROSA]
« Nous ne sommes pas là pour être les otages de putschistes », a poursuivi le président, en référence aux conditions de vie des soldats et des diplomates français sur place. Le 15 septembre dernier, il avait déjà évoqué la situation critique de l’ambassadeur et des diplomates, qui étaient « pris en otage », selon le président. « On empêche de livrer la nourriture, ils mangent avec des rations militaires », avait-il expliqué.
Avec le retrait des troupes, Emmanuel Macron a aussi annoncé la « fin de la coopération militaire » avec le Niger.
Outre la représentation diplomatique française, la présence militaire au Niger sera aussi rapatriée « de manière ordonnée, dans les semaines et les moins à venir », avec un retrait de l’ensemble des soldats « d’ici la fin de l’année », a déclaré M. Macron. Environ 1 500 soldats français sont sur place, « à la demande des pays de la région », dans le cadre d’une mission de lutte contre le terrorisme. Ils sont cependant empêchés de sortir des bases militaires françaises depuis l’arrivée au pouvoir des putschistes.
Avec le retrait des troupes, Emmanuel Macron a aussi annoncé la « fin de la coopération militaire » avec le Niger, car « les autorités de fait […] ne veulent plus lutter contre le terrorisme ».
« Les putschistes sont les amis du désordre » a-t-il considéré, en ajoutant qu’ « au Mali, il y a chaque jour des dizaines de morts. Il y a plus de morts liés au terrorisme islamiste au Niger depuis le début de ce coup d’État qu’il n’y en a eu dans les 18 mois précédents ».
« La France, parfois seule, a pris toutes ses responsabilités grâce à [ses] militaires », a-t-il ajouté, en saluant les résultats de l’opération Barkhane, sans laquelle « la plupart de ces pays auraient déjà été pris par des califats territoriaux et des djihadistes ».
« Nous continuerons d’aider le continent africain pour lutter contre le terrorisme. Mais seulement si cela émane de gouvernements démocratiquement élus », a-t-il précisé.
En effet, le président français a réitéré à plusieurs reprises ces derniers mois que la France ne reconnaissait pas l’autorité des putschistes, mais bien celle du président déchu Mohamed Bazoum, « la seule autorité légitime du Niger, qui a été élu par son peuple ».