Le Premier ministre polonais Donald Tusk accueille le président Emmanuel Macron à Varsovie ce jeudi 12 décembre. Au menu des discussions : un point sur l’échange entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky qui a lieu le week-end dernier à Paris.
Les deux dirigeants vont échanger sur « la question du soutien européen à l’Ukraine dans un nouveau contexte transatlantique, ainsi qu’en vue de la présidence polonaise du Conseil de l’UE au premier semestre 2025, » précise l’Élysée à Euractiv.
Emmanuel Macron retrouve Donald Tusk et le président polonais Andrzej Duda pour revenir en détail sur la rencontre diplomatique entre les présidents américain et ukrainien samedi 7 décembre, en marge de la cérémonie de réouverture de Notre-Dame de Paris.
Les deux hommes s’étaient entrevus une vingtaine de minutes, par l’entremise du président français, afin de discuter de la situation sur le front ukrainien.
Donald Trump n’a jamais mâché ses mots à l’encontre de l’OTAN, et a, à plusieurs reprises, affirmé qu’il mettrait fin à l’invasion russe en Ukraine « en 24 heures » — sans jamais préciser sa pensée.
L’envoyé spécial du président élu pour l’Ukraine et la Russie, Keith Kellogg, qui n’était pas à Paris, s’est dit prêt à entamer des « négociations difficiles » avec les deux parties afin de conclure un cessez-le-feu.
Donald Tusk a par ailleurs affirmé ce mardi 10 décembre que les négociations de paix entre Kiev et Moscou pourraient commencer dès cet hiver.
La Pologne s’impose sur la scène européenne
Les chefs d’État et de gouvernement de plusieurs grandes puissances européennes — notamment la France, la Pologne, l’Allemagne et l’Italie, ainsi que le Royaume-Uni — n’ont eu de cesse d’essayer d’agir de manière unie pour mieux faire face à l’administration Trump et assurer un soutien inébranlable à l’Ukraine.
En ce sens, la Pologne s’impose sur la scène européenne, alors que ses alliés du Triangle de Weimar sont englués dans des crises politiques nationales.
En outre, Varsovie se distingue des autres États membres par ses dépenses en matière de défense, qui dépassent les 4 % de PIB — le plus haut taux, et de loin, au sein de l’OTAN. De fait, il devient un interlocuteur respecté et respectable aux yeux de Donald Trump, qui a juré de ne plus défendre tout membre de l’Alliance qui serait sous la barre des 2 % de PIB.
Les deux hommes se connaissent d’ailleurs du temps où l’Américain en était à son premier mandat, durant lequel Donald Tusk était président du Conseil européen.
Enfin, Paris voit en la Pologne un allié de taille dans sa lutte contre l’accord de libre-échange entre l’UE et les pays du Mercosur. Vendredi 6 décembre, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, annonçait avoir conclu un accord technique avec le bloc latino-américain : le texte consolidé doit maintenant être renvoyé aux capitales européennes pour analyse et concertations.
La Pologne, tout comme la France, a déclaré qu’elle ne voterait pas pour approuver l’accord en l’état.
Selon les informations de Gazeta Wyborcza, Emmanuel Macron et Donald Tusk auraient acté le principe d’une visite officielle à la marge du sommet de la Communauté politique européenne à Budapest début novembre. La dernière visite officielle du chef d’État français en Pologne remonte à février 2020.
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