Luiz Inacio Lula da Silva a été élu président du Brésil pour le troisième fois le 30 octobre 2022 face au président sortant Jair Bolsonaro. La gauche n’a remporté l’élection présidentielle au Brésil que d’une courte tête avec des résultats très serrés.
Ecoutez le podcast avec Florence Poznanski
La nuit du dimanche 30 octobre 2022 a été longue au Brésil. Au fil du dépouillement des votes de l’élection présidentielle, Bolsonaro a un temps été en tête de quelques dixièmes de point avant que Lula reprenne l’avantage jusqu’à être élu. C’est toutefois d’une courte majorité que le chef du Parti des Travailleurs a remporté le scrutin. Avec 50,9% des voix pour Lula contre 49,1% pour Bolsonaro, soit un écart de deux millions de voix sur 124 millions de votants, Lula devient le premier homme à être élu président trois fois. Enfin, ce même homme, Lula, est aussi le premier à gouverner un Brésil aussi polarisé avec une moitié de la population qui le soutient et une autre qui rejette ses idées au profit de la mouvance d’extrême droite, le bolsonarisme.
Un président, deux Brésil
Ce second tour des élections a mis en valeur la fracture qui existe dans la société brésilienne. En effet si le nord du pays a voté majoritairement pour le candidat du Parti des Travailleurs, le sud lui a vu ses votes se tourner vers le président sortant d’extrême droite, comme dans l’Etat de Santa Catarina, où Bolsonaro a réalisé son meilleur score (près de 70% des voix).
Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé mercredi 2 novembre à travers le Brésil pour réclamer une intervention militaire contre Lula, élu président du pays trois jours plus tôt. Des rassemblements de ce type ont notamment eu lieu à Rio de Janeiro, Sao Paulo et Brasilia, la capitale.
Des barrages routiers ont été organisés dès le lendemain de l’élection présidentielle par des soutiens de Bolsonaro, mécontents de l’issue du scrutin. Des milliers de partisans de Jair Bolsonaro refusant de reconnaître l’élection de Lula ont manifesté mercredi devant des lieux de commandement militaire, réclamant une intervention de l’armée. Mais le président sortant leur a demandé de ne plus bloquer les routes.
« Je vous lance un appel : débloquez les routes. Cela ne me paraît pas faire partie des manifestations légitimes », a dit le dirigeant d’extrême droite. « D’autres manifestations qui se tiennent dans tout le Brésil, dans d’autres endroits, font partie du jeu démocratique, elles sont les bienvenues »
Jair Bolsonaro
Mercredi soir, malgré une baisse du nombre de barrages, la moitié des États du pays recensaient encore des blocages par les partisans du chef de l’État sortant.
Le point de vue de Florence Poznanski
Dans ce podcast, La Radio des Français dans le monde donne la parole à Florence Poznanski, ancienne conseillère des Français de l’étranger au Brésil et secrétaire exécutive nationale du Parti de Gauche. Elle était sur place durant ces élections afin d’apporter son soutien au candidat Lula.
Elle revient sur ces élections et les conséquences pour les Français du Brésil, les enjeux démocratiques, écologiques, sociétaux et internationaux qui attendent le futur gouvernement.
Ce gouvernement, c’est un gouvernement de transition. C’est à dire que l’on a perdu tellement de choses, Bolsonaro a détruit tellement d’aspects de politiques publiques qui avait été mis en place par le PT avant, et aussi de façons d’organiser la démocratie, que le rôle de Lula c’est d’abord de rétablir tout ça.
Florence Poznanski