Donald Trump ouvre la porte à un accord commercial avec le Royaume-Uni

Donald Trump ouvre la porte à un accord commercial avec le Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump a confirmé hier vouloir appliquer des taxes sur les marchandises de l’Union européenne (UE). Mais a semblé ouvrir la porte à un accord avec le Royaume-Uni, lors de la visite à Washington du Premier ministre Keir Starmer. 

« Quelles que soient les taxes qu’ils nous imposent, nous allons leur en imposer », a annoncé Donald Trump lors d’une conférence de presse à Washington hier. Mais les taxes de l’UE qu’il a qualifiées de « droits de douane » étaient la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) — qui s’applique également aux marchandises européennes —, et les amendes infligées à Apple.

Le président américain répondait à une question sur les propos qu’il avait tenus mercredi, lorsqu’il avait déclaré que « l’Union européenne avait été créée pour arnaquer les États-Unis » et avait fait part de son intention d’annoncer des droits de douane de 25 % sur les produits européens, en particulier sur les voitures.

Hier, la Commission européenne a nié « arnaquer » les États-Unis, mais s’est montrée réticente quant à la manière dont elle réagirait à ces nouveaux droits de douane, car Donald Trump a donné peu de détails sur la forme qu’ils prendraient.

« Nous nous apprécions »

Plus tard dans la journée, en fin de soirée en Europe, Donald Trump a tenu deux conférences de presse à la Maison-Blanche avec le Premier ministre britannique Keir Starmer, en marge de discussions entre les deux hommes sur le commerce, la défense et l’Ukraine.

Lors de la première de ces conférences de presse, le président a déclaré que les États-Unis « imposeront des droits de douane réciproques » à l’UE. L’Américain a éludé les questions sur son intention éventuelle d’imposer des droits de douane au Royaume-Uni. Mais il a parlé chaleureusement de Keir Starmer et de la Grande-Bretagne, en disant que c’était un « endroit très différent ».

« Nous nous apprécions, honnêtement, et nous apprécions le pays de l’autre », a confié Donald Trump.

« J’y ai des investissements », a-t-il dit à propos de la Grande-Bretagne, en mentionnant ses terrains de golf à Turnberry et Aberdeen, ainsi qu’à Doonbeg en Irlande, qui ne fait pas partie du Royaume-Uni.

Avant les événements à la Maison-Blanche, Andrew Feinberg, de The Independenta partagé un e-mail de la Maison-Blanche confirmant qu’il avait été invité à assister à la conférence de presse avec le « Premier ministre du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande ».

Ce nom a cessé de s’appliquer au Royaume-Uni après la reconnaissance de l’indépendance irlandaise en 1922.

Lors de la conférence de presse qui a suivi, Donald Trump a indiqué qu’il espérait conclure un accord commercial avec la Grande-Bretagne, qui supprimerait tout besoin de droits de douane. « Nous allons conclure un excellent accord commercial », a-t-il affirmé. « Nous y travaillons en ce moment même. »

Le président américain, Donald Trump. [EPA-EFE/CHRIS KLEPONIS / POOL]
Le président américain, Donald Trump. [EPA-EFE/CHRIS KLEPONIS / POOL]

Lorsqu’on lui a demandé plus tôt s’il était « inquiet » des efforts de Keir Starmer pour resserrer les liens avec l’UE, Donald Trump a répondu par la négative. Il a d’ailleurs ajouté que le Brexit était « la bonne chose à faire ».

« Ça va s’arranger tout seul. […] Je pense que ça s’est déjà arrangé tout seul. »

Un « soutien » américain à l’Ukraine n’est pas exclu

Le Premier ministre britannique s’était rendu dans la capitale américaine dans l’espoir de persuader Donald Trump de fournir un « soutien » militaire aux forces de maintien de la paix britanniques et européennes qui pourraient être déployées en Ukraine pour faire respecter un futur accord de paix.

Lors de la deuxième conférence de presse, après leur rencontre, Keir Starmer a déclaré qu’ils avaient discuté d’un « plan pour parvenir à une paix qui soit ferme et juste ».

Donald Trump a également affirmé qu’il soutenait l’article 5 de l’OTAN, qui lie tous les membres de l’alliance à la défense mutuelle. Mais il a ajouté : « Je ne pense pas que nous aurons de raison de l’appliquer ».

Cependant, le président américain a jusqu’à présent rejeté l’idée que les États-Unis fournissent des garanties militaires à l’Ukraine. « Je ne vais pas donner de garanties de sécurité, nous allons laisser l’Europe le faire », a-t-il expliqué mercredi.

Lors de la première conférence de presse avec Keir Starmer hier, Donald Trump a donné des réponses ambiguës aux questions sur la possibilité de fournir un soutien militaire. Il semblait parfois soutenir qu’une présence civile américaine pour les ressources minières constituerait un « soutien ».

Lorsqu’il a été interrogé pour la première fois par Chris Mason de la BBC, il a commencé par parler de son prochain accord minier avec l’Ukraine.

Selon lui, la présence de travailleurs américains dans le pays dissuaderait une nouvelle attaque russe. « C’est un soutien, pourrait-on dire : je ne pense pas que quiconque va jouer avec nous si nous sommes là-bas avec beaucoup de travailleurs. »

Mais, interrogé à nouveau par le Financial Times, il a demandé au journaliste : « Vous voulez dire un soutien psychologique, militaire ou autre ? »

« Nous sommes un soutien, car nous serons là-bas. Nous travaillerons dans le pays. »

« Ai-je dit cela ? Je n’arrive pas à croire que j’ai dit cela. »

Donald Trump a également semblé revenir sur son accusation selon laquelle Volodymyr Zelensky est un « dictateur » — accusation qu’il avait proférée après que le président ukrainien eut rejeté son offre initiale pour l’accord sur les minerais.

Interrogé sur ses précédentes déclarations, le président américain a répondu : « Ai-je dit ça ? Je n’arrive pas à croire que j’ai dit ça. »

Il a posé la même question lorsque Beth Rigby, de la chaîne britannique Sky News, l’a interrogé sur son affirmation selon laquelle l’UE avait été créée pour « arnaquer » les États-Unis.

Au début de la première conférence de presse, Keir Starmer a remis à Donald Trump une lettre du roi Charles III, l’invitant à effectuer une deuxième visite d’État en Grande-Bretagne . Du jamais vu, selon le Premier ministre.

La première visite d’État de Donald Trump au Royaume-Uni a eu lieu en 2019, alors que la Première ministre conservatrice, Theresa May, était encore en fonction. Lors de cette visite, il a enfreint l’étiquette royale britannique en marchant devant la reine de l’époque, Elizabeth II — la mère de Charles III —, dont le décès est intervenu en 2022.

« C’est vraiment spécial », a confié Keir Starmer à propos de l’invitation à une deuxième visite hier. « Cela ne s’est jamais produit auparavant. C’est sans précédent. »

Donald Trump a déclaré qu’il acceptait l’invitation.

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