Ce 12 octobre, le système d’entrée/sortie (EES) de l’UE attaquera la première phase de son déploiement. Celle-ci durera six mois. On fait le point pour les Français de l’étranger sur les nombreux mythes et idées fausses sur les implications réelles pour les voyageurs qui circulent actuellement sur les réseaux sociaux.
Vérifier la règle des 90 jours
Le nouveau système électronique supprimera l’obligation de tamponner manuellement les passeports à la frontière extérieure de l’UE et créera à la place des enregistrements numériques qui lient un document de voyage à l’identité d’une personne grâce à la biométrie.
L’UE souhaite, ainsi, moderniser la gestion de ses frontières extérieures, prévenir l’immigration illégale, lutter contre la fraude à l’identité et identifier les personnes en dépassement de séjour.
Le système permettra de surveiller si les voyageurs se rendant dans le bloc sans visa respectent la règle de séjour de 90 jours maximum sur toute période de 180 jours.
Un dispositif qui s’applique aux conjoints et enfants sans papier français
Toute personne, n’ayant pas une des nationalités de l’espace Schengen, arrivant pour la première fois dans la zone de libre de circulation intra-européenne, devra scanner son passeport, enregistrer ses empreintes digitales et fournir un scan facial.
Au départ, les détails des voyageurs seront vérifiés dans la base de données EES afin de confirmer le respect des règles de durée de séjour et d’enregistrer la sortie. Cela s’appliquera donc aux conjoints, descendants, des Français de l’étranger, qui n’auront pas de papiers d’identité français ou européens. Pour les voyages ultérieurs, seule une vérification biométrique faciale sera requise.
Les enfants de moins de 12 ans devront être enregistrés dans l’EES mais seule une photographie sera prise. Les voyageurs n’auront pas à payer pour l’EES.
Pas besoin d’assurance maladie
Parmi, les mythes qui circulent sur les réseaux sociaux, un revient régulièrement : les voyageurs non européens devront justifier de leur assurance-maladie.
L’idée que l’assurance voyage puisse devenir obligatoire avec l’introduction de l’EES a également suscité des inquiétudes, notamment chez les voyageurs âgés et ceux souffrant de maladies préexistantes, car les polices d’assurance pour ces groupes peuvent être extrêmement coûteuses.
La Commission européenne a depuis confirmé qu’aucune preuve d’assurance voyage ne serait exigée. L’EES ne modifie pas les conditions d’entrée des voyageurs dans l’UE et l’espace Schengen au sens large, mais ils devront toujours se conformer aux règles et en particulier les Britanniques, encore peu habitués aux conséquences post-Brexit.
Globalement, pour obtenir son EES, Il faudra justifier de l’objet du voyage, de prouver que les voyageurs disposent de fonds suffisants pour la durée du séjour sans oublier une preuve d’hébergement réservé ou chez des proches. Les voyageurs non européens (Britanniques inclus) pourraient être tenus de présenter un billet aller-retour pour leur pays d’origine ou un billet de continuation vers un pays où ils sont assurés d’être autorisés à entrer.
Aéroports, ports et frontières terrestres
Les contrôles auront lieu à l’arrivée dans les aéroports internationaux, ports, gares ferroviaires et points de passage routiers de l’espace Schengen.
Cependant, au port de Douvres, au terminal Eurotunnel de Folkestone et au terminal Eurostar de Londres St Pancras, l’enregistrement EES sera requis au départ du Royaume-Uni, sous la supervision des autorités frontalières françaises. Les voyageurs arrivant à destination n’auront pas à refaire ce contrôle avant leur départ.
Un passage des frontières allongé ?
Comme l’EES est introduit progressivement, l’UE se dit confiante qu’il n’y aura pas de perturbations majeures. Les agents frontaliers pourront suspendre temporairement les contrôles si les temps de traitement deviennent excessivement longs.
Au port de Douvres et au terminal Eurotunnel de Folkestone, seuls les poids lourds et les autocars seront soumis aux contrôles EES à partir du 12 octobre. Les contrôles pour les véhicules de tourisme suivront en novembre à Douvres et d’ici la fin de l’année à Eurotunnel. Eurostar a indiqué qu’il introduira progressivement les nouvelles procédures frontalières. Le gouvernement britannique, cependant, conseille aux voyageurs de prévoir davantage de temps pour leurs trajets le temps que les nouveaux systèmes de l’UE soient pleinement opérationnels, tandis que la Road Haulage Association britannique prévient que les temps d’attente pourraient s’allonger lors des périodes de forte affluence.
Le véritable test aura lieu lors des départs en vacances à Pâques 2026 et l’été suivant, lorsque de nombreuses familles voyageront pour la première fois après l’introduction de l’EES.