Le Premier ministre a fait le point sur l’évolution de la situation sanitaire en France.
a renoué avec l’exercice initié par son prédécesseur Édouard Philippe. Pendant deux heures environ, le Premier ministre a tenu une conférence de presse, aux côtés d’OIivier Véran et Jean-Michel Blanquer, au cours de laquelle il a fait le point sur l’évolution de la situation sanitaire en France. Le ministre de la Santé prendra le relais par la suite, avec des points hebdomadaires, a-t-il annoncé.
Progression du virus, nouvelles obligations autour du port du masque, politique de dépistage… Voici les principales annonces de l’exécutif lors de cette conférence de presse.
« Le virus progresse »: 21 départements en zone rouge
Ils n’étaient jusqu’à présent que deux, Paris et les Bouches-du-Rhône. Face à l’augmentation du nombre de contamination, Jean Castex a annoncé que 19 départements supplémentaires étaient désormais classés en « zone de circulation active du virus ». Il s’agit des autres départements franciliens, du Rhône, de la Gironde, de la Haute-Garonne et d’une large partie de la Côte-d’Azur.
Le gouvernement constate une « recrudescence incontestable de l’épidémie » qui « progresse sur tout le territoire », avec « 39 cas positifs pour 100.000, quatre fois plus qu’il y a un mois, a dit Jean Castex. « L’épidémie regagne du terrain, et c’est maintenant qu’il faut intervenir », a-t-il insisté. »Le nombre d’hospitalisations commence doucement mais sûrement à remonter. »
Un appel à « éviter autant que possible les fêtes familiales »
Face à la résurgence du virus, « notre objectif, c’est de tout faire pour éviter un reconfinement surtout généralisé », comme au printemps, a affirmé Jean Castex pour qui ce but est « à notre portée collective ». Pour y parvenir, le Premier ministre a demandé à la population française « d’éviter autant que possible les fêtes familiales, et de respecter les gestes barrières même lorsqu’on est en famille chez nous ».
Un peu plus tôt dans son discours, il s’était déjà adressé aux familles, leur demandant d’éviter que « papi ou mamie aillent chercher les enfants à l’école, quitte à renforcer le périscolaire ».
Le port du masque obligatoire dans l’enseignement supérieur, bientôt dans tout Paris
Jusqu’à présent, le port du masque n’est obligatoire que dans certains quartiers de la capitale. Mais cela va changer: Jean Castex n’a pas répondu fermement à ce sujet, mais a estimé qu’il était « urgent d’agir en matière de port du masque » à Paris. « Le préfet, après concertation avec la maire, va étendre le port du masque à l’ensemble de la capitale », a-t-il précisé par la suite. « La question se pose concernant la petite couronne. »
Désormais obligatoire pour tous les adultes à l’école, et à partir de 11 ans pour les élèves, ce qui correspond à l’entrée au collège, le port du masque sera également imposé à le rentrée dans l’enseignement supérieur.
« La règle est simple: le port du masque est désormais obligatoire dans tous les espaces fermés où se situent plusieurs personnes », a résumé Jean Castex.
700 verbalisations par jour pour non-respect du port du masque
L’exécutif n’avait pour l’heure pas vraiment communiqué sur le respect de l’obligation de porter le masque dans certains lieux. Le nombre de verbalisations pour infraction à ces règles atteint « un flux de 700 par jour », a annoncé Jean Castex.
Dans les établissements recevant du public, les autorités ont procédé depuis le 17 août à 30.000 contrôles, qui ont donné lieu à 1900 mesures de police et 53 fermetures, a ajouté le Premier ministre.
Un objectif d’1 million de tests par semaine en France
Le gouvernement veut « monter à court terme à un million de tests par semaine » pour juguler l’épidémie de Covid-19 en France, contre plus de 800.000 actuellement, a indiqué Olivier Véran.
Le but est de « rendre disponibles les tests pour tous ceux qui le nécessitent et tous ceux qui le souhaitent », a-t-il déclaré, alors que les délais d’attente sont souvent longs, malgré une capacité nettement augmentée ces derniers mois.
Le ministre de la Santé a également par la suite fait le point sur la recherche en matière de dépistage et évoqué les espoirs portés vis-à-vis des tests salivaires ou oro-pharyngés, qui pourraient accélerer la détection de nouveaux cas et se réveler moins invasifs que les actuels prélèvements naso-pharyngés, réalisés à l’arrière du nez.
« Nous avancerons avec pédagogie »: il est « prématuré » de dire si l’éventuel vaccin sera obligatoire
Quant à un éventuel vaccin, il faudra encore patienter. Des précommandes ont été passées auprès de certains laboratoires « qui sont les plus près du but ». « Certains disent qu’ils pourraient y arriver d’ici la fin de l’automne », a-t-il ajouté. Des pistes sérieuses existent pour le début de l’année 2021.
Sera-t-il obligatoire? Olivier Véran a jugé la question « prématurée », d’autant qu’il faudra suivre les évaluations et les recommandations des différentes instances sanitares sur le sujet. « Nous avancerons avec pédagogie vers les Français » le moment venu, a assuré le ministre, espérant que de nombreux citoyens auront « naturellement et spontanément » envie de se protéger.
« Nous avons anticipé »: 12.000 lits de réanimation disponibles pour une seconde vague
Que se passera-t-il si une deuxième vague se fait réellement sentir? La France sera-t-elle capable de faire face et d’éviter une nouvelle crise dans les hôpitaux, comme lors du pic de l’épidémie, en mars-avril? « Nous avons anticipé », a assuré Olivier Véran.
« Si la situation le nécessite, ce sont 12.000 lits de réanimation qui pourraient être disponibles dans notre pays, pour accueillir deux fois plus de patients que lors de la première vague de l’épidémie », a-t-il annoncé. Le ministre a également assuré avoir des médicaments suffisants pour 29.000 malades et un stock conséquent de masques.
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