Le pays demeure le premier pays en termes de Français expatriés en Afrique subsaharienne, avec plus de 20 000 de nos compatriotes installés sur place. Mais c’est aussi le 2e client de la France (derrière l’Afrique du Sud) et son 4e fournisseur (derrière le Nigéria, l’Angola et l’Afrique du Sud) en Afrique subsaharienne. Le cacao, premier produit d’exportations de la Côte d’Ivoire, est le premier poste d’achats de la France (42 %). Et pourtant, ce 20 février a marqué la fin de la présence militaire française dans ce pays. Mais à la différence des autres évacuations que nous avons connues au Mali, au Burkina Faso ou au Tchad, les relations entre les deux pays restent cordiales et la coopération est maintenue.
La base de Port-Bouët
Ce jeudi 20 février 2025, Le drapeau national aux couleurs orange, blanche et verte de la Côte d’Ivoire a été hissé sur la place d’armes de cette base stratégique située près de l’aéroport d’Abidjan, et rebaptisée à cette occasion du nom de Thomas d’Aquin Ouattara. Le premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne. Le retour dans le giron ivoirien de la base abritant le 43e Bataillon d’infanterie et de marine (43e BIMa) à Port-Bouët a été acté lors d’une cérémonie en présence des ministres de la Défense des deux pays, Téné Birahima Ouattara et Sébastien Lecornu.
« Le monde change, il est évident que notre relation de défense devait évoluer », a souligné M. Lecornu, saluant un moment « historique » et la « relation faite d’amitié et d’un très grand professionnalisme » entre les deux pays.
Cette rétrocession, annoncée le 31 décembre par le président ivoirien Alassane Ouattara, ponctue un processus initié il y a deux ans entre les deux pays, alors que la France a annoncé sa volonté de réorganiser son dispositif militaire en Afrique.
Pour Baptiste Heintz, conseiller des Français en Côte d’Ivoire et aussi président du groupe Écologie et Solidarité à l’AFE, cette séquence est « à contre-courant d’une ambiance dégradée dans d’autres pays en Afrique de l’ouest. C’est le signe d’une coopération mûre, dynamique et sincère, où la confiance entre nos deux pays est une confiance mutuelle en l’avenir. »
Des relations qui se poursuivent
La Côte d’Ivoire fait donc figure d’exception dans ce paysage défiant sinon hostile envers la présence française. Le pays a gardé des liens privilégiés avec la France depuis son indépendance en 1960, malgré une décennie de crise dans les années 2000.
Ce partenariat va se poursuivre : le retrait des soldats va s’opérer progressivement au cours de l’année 2025 et environ 80 d’entre eux vont se maintenir sur la base pour des missions de formation et d’accompagnement.
« Paris restera un partenaire privilégié dans la formation, le renseignement et surtout dans la lutte contre le terrorisme », indiquent les autorités ivoiriennes.
Les liens entre les deux armées remontent à 1961 et à un accord de défense signé au lendemain de l’indépendance, mais la présence française sur le territoire remonte à l’époque coloniale.
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