Coronadémence, science et démentis.

Coronadémence, science et démentis.

Les informations sur le Coronavirus se sont répandues plus vite que la maladie. Beaucoup de Fake news ? Pas seulement. Beaucoup de « vraies informations », autorisées, officielles, se sont révélées fausses.

La plus récente est l’étude publiée par la prestigieuse revue scientifique  The Lancet sur le traitement à la chloroquine. Elle a conduit l’OMS (et le gouvernement français) à suspendre tout essai sur la chloroquine, et à en retirer la prescription aux malades. Quelques jours plus tard, The Lancet émettait des réserves sur l’étude publiée. Trois des quatre auteurs de l’article se récusaient. L’OMS et le gouvernement changeaient à nouveau de position. Un coup d’œil permet de voir que l’étude est plus que suspecte et frôle l’escroquerie.

Légèreté panique

Comment en est-on arrivé là ? Comment des revues scientifiques des organisations internationales, des gouvernements, prennent-ils des décisions aussi légèrement sur des questions aussi graves, puisqu’il s’agit de questions  de vie et de mort ?  Si on était en guerre… Ainsi une étude bidonnée, produite par une entreprise en carton amène à recommander de suspendre, en trois jours, pour le monde entier un traitement que, selon les principes de la médecine, seuls les médecins, en âme et conscience, sont en droit, ou non, de prescrire. Puis de revenir sur leur décision. Tango morbide ?

Dans cette panique qui nous gouverne, et qui perturbe les meilleurs esprits scientifiques, on confond tout : ce n’est ni à l’OMS, ni à un gouvernement, ni au Directeur général de la santé d’autoriser ou d’interdire tel protocole mais aux praticiens. C’est la loi qui le dit. Le médecin est le seul responsable de son ordonnance. Responsable.

Quand l’OMS, ou le gouvernement, même sur la base d’une publication scientifique ordonnent, ils abusent de leur autorité. Et quand ils se trompent aussi publiquement, ils effritent ce sentiment fragile, indispensable, essentiel en médecine comme en politique : la confiance

L’erreur de The Lancet, qui est un scandale en soi, un scandale mondial, a été possible parce qu’elle n’est pas un cas isolé.

Ce n’est pas la première fois, que, dans cette coronadémence, toute raison, tout principe, toute prudence a disparu.

Dans un premier temps, selon le gouvernement et de nombreux professeurs interrogés à la télévision, porter des masques était inutile,. Désormais les autorités ne jurent plus que par les masques. Jusqu’à en porter dans les voitures. Et demain ?

Le cas des enfants

Longtemps les enfants ont été jugés fortement contaminateurs. Deux études, l’une de Santé Publique France, l’autre de l’Institut Pasteur, disent que ce n’est pas le cas. Les enfants seraient si peu contaminateurs que certains prétendent même que les fameux cas « asymptomatiques » ne pourraient transmettre la maladie. Se serait-on trompé à ce point ? Serait-on encore en train de se tromper ?

Au début de l’épidémie, le taux de létalité, c’est-à-dire le nombre de personnes décédées par rapport au nombre de personnes contaminées par le virus était estimé par l’OMS, à 3.5%. Dix fois le taux de la grippe. Aujourd’hui, l’Institut Pasteur estime ce taux de létalité à 0.7%. Rien à voir. Mais à peine publiée, ce nouveau chiffre est interprété comme ayant été fondé sur d’autres bases. Très bien, mais encore ?

A force d’entendre de nouvelles fraiches qui contredisent les nouvelles anciennes, difficile d’accorder foi aux informations et même aux démentis. Le point commun des informations passées est qu’elles étaient toutes alarmistes.

Dans cette crise, les « experts » ont pris le pas sur les praticiens. Et les dirigeants politiques, bien souvent, perdus, ont suivi l’émotion, la bravade, la dramatisation, la provocation, plutôt que la sérénité qui devrait modérer tout excès.

L’Académie des Sciences s’inquiète, dans le silence.

Ni les porte-paroles officiels, ni les medias, n’ont conservé de distance ou de prudence critique. Plus grave : les scientifiques non plus.

Conscientes de ces cacophonies, à Paris, les trois Académies -sciences, médecine et pharmacie- ont publié un communiqué, dans lequel elles rappellent que « la rigueur scientifique ne peut être escamotée au prétexte de la gravité de la situation, ni la rapidité d’action aux dépens de la qualité de la conception et de la réalisation». « L’expérience actuelle montre le danger d’une approche purement empathique ou compassionnelle, elle retarde la réponse à la question de l’efficacité des médicaments testés ». Rares sont les medias qui ont repris l’avertissement des Académies.

Commission d’enquête

Une Commission d’enquête a été installée à l’Assemblée nationale sur la crise du Coronavirus. Elle doit s’interroger sur ce phénomène de « fausses nouvelles authentiques » qui ont orienté les réactions de l’opinion publique et des dirigeants, se demandant aussi si ces fausses nouvelles étaient dues à la panique, l’ignorance, ou l’intérêt.

L’intérêt des medias est clair : c’est le drame, qui émeut, captive, retient.  L’intérêt des politiques est simple : c’est la peur, qui fonde la demande de protection et légitime le pouvoir. Mais quel est l’intérêt des scientifiques ? La vanité, les subventions?

Le magazine The Lancet, dramatiquement coupable cette fois, lançait il y a quelques mois un autre avertissement : une étude scientifique sur les articles scientifiques révélait que beaucoup d’entre eux s’appuyaient sur des études non vérifiées voire truquées. Qui gardera les Gardiens ?

La science progresse à force d’erreurs. Il y en eut tant ces semaines que la science a progressé à grand pas.

Y compris, espérons-le, la science politique. Mais à regarder ici et là, ce n’est pas encore gagné.

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