Corée du sud, le modèle ouvert.

Face à la pandémie, les pays ne réagissent pas tous de la manière. Pour l’instant, les pays d’Asie sont apparus plus organisés et performants que ceux d’Europe. Encore qu’en Europe, les différences sont grandes entre l’Allemagne et l’Italie, la France ou l’Espagne. En Asie aussi : la Corée du sud n’a pas réagi comme la Chine.

Le pays qui apparait comme une référence, notamment au regard des recommandations de l’OMC, c’est la Corée. Pas la Chine. Dommage que la France n’ait pas suivi son exemple. L’épidémie apparait sous contrôle, alors que le pays n’a jamais cessé de fonctionner. Pourtant, elle a été le premier pays touché après la Chine. Elle a fait reposer toute sa stratégie sur la multiplication des tests et le traçage des personnes contaminées. La Corée n’a pas confiné sa population, ni même fermé ses magasins, elle n’a même pas fermé ses frontières.

Le record mondial de tests par habitant

Des mesures strictes mais précises ont été prises. Les contrôles sanitaires ont été renforcés aux frontières (sans qu’elles soient fermées). Les rassemblements de masse et les événements sportifs ont été annulés.  Ecoles et universités ont été fermées début mars mais les commerces, bars, restaurants, crèches, restent ouverts. Les transports en commun fonctionnent, avec des gels hydroalcooliques. Les usines tournent.

Les hôpitaux -90% du système de santé est privé- n’ont pas été submergés et la Corée a pu répondre à l’afflux de malades. Les personnes revenant de l’étranger ont été confinés chez eux quinze jours.

Dans la rue, tout le monde porte un masque. Personne ne comprendrait l’attitude française de dire que les masques ne servent qu’aux malades. Personne ne comprendrait l’incapacité à en fabriquer le retard à en commander. Le gel hydroalcoolique est diffusé partout, à portée de main, y compris dans les immeubles. Des kits de dépistage ont été fabriqués en un temps record. Les tests ont été homologués en une semaine par les autorités sanitaires. Le test est gratuit, quand il est prescrit par un médecin, mais à portée de tout Coréen. Il peut même se faire en voiture. La Corée a le record du monde de personnes testées par rapport à la population : La France est très en retard, dix fois moins. Ces tests ont permis d’identifier les personnes contaminées et de les confiner à domicile.

Pas de confinement : de l’information et du traçage.

Au dépistage s’ajoute le traçage. L’itinéraire des malades est suivi pour savoir les lieux et personnes qu’il a pu contaminer. Ensuite des alertes sont envoyées sur les smartphones des personnes de tel ou tel quartier pour signaler qu’un malade a fréquenté tel commerce ou tel restaurant. Les autorités coréennes ont accès en cas d’urgence aux informations personnels des Smartphones.

Le gouvernement a abondamment communiqué, sans minimiser les chiffres ni affoler la population, ce qui a crédibilisé sa démarche. La Corée du sud n’a pas suivi le modèle autoritaire chinois : ni déni, ni censure, ni confinement. Elle montre ce qu’une démocratie transparente peut faire, avec une stratégie de santé publique réfléchie. On aurait aimé que ce soit la France. Avec des dépenses de santé représentant 12% du Pib (dont 9% pour le secteur public), la France aurait pu. Ce n’est pas une question de moyens, c’est une question de stratégie et d’organisation.

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