La Commission a annoncé vendredi 17 octobre l’ouverture de la procédure de candidature pour accueillir la future autorité douanière de l’UE — un organisme encore en cours de création, chargé de coordonner les services nationaux des douanes dans le cadre d’une réforme visant à lutter contre l’afflux de marchandises à bas prix en provenance des plateformes de commerce en ligne chinoises.
Face à l’explosion des importations issues de géants comme Temu et Shein, les autorités douanières nationales peinent à suivre le rythme. Selon un rapport récent de la Commission, certains États membres ne contrôlent qu’un nombre à un chiffre de colis sur un million entrant sur le territoire de l’UE.
Centraliser les données
Pour renforcer ces contrôles, Bruxelles prévoit la mise en place d’un centre de données européen qui centraliserait les informations et faciliterait la coopération entre les États membres. Ce centre serait hébergé par la nouvelle autorité douanière, appelée à devenir le cœur du futur système européen de surveillance des importations.
Reste désormais à déterminer où sera basée cette autorité. L’exemple récent de la création de l’Autorité européenne de lutte contre le blanchiment d’argent, remportée par Francfort après une bataille politique intense entre Paris, Rome et Madrid, laisse présager une compétition tout aussi vive entre les capitales.
Lille, Porto ou Malaga ?
Plusieurs pays se sont déjà positionnés : la France propose Lille, le Portugal défend Porto, tandis que l’Espagne pousserait la candidature de Málaga.
Parmi les critères fixés par la Commission figurent l’accessibilité du site, la rapidité de mise en service, la qualité des infrastructures et la présence d’établissements scolaires européens pour les familles des employés.
L’autorité devrait employer environ 250 personnes et disposer de télécommunications « souveraines » au niveau européen, ainsi que d’infrastructures sécurisées pour héberger le futur centre de données, selon l’appel à candidatures publié par la Commission.
Toutefois, la concrétisation du projet dépend encore de l’adoption formelle de la réforme douanière européenne, actuellement en négociation entre le Parlement, le Conseil et la Commission dans le cadre des trilogues.