Comment vivre dans une Europe sûre en cas de victoire de Donald Trump ? Alexandre Holroyd nous répond ! 

Comment vivre dans une Europe sûre en cas de victoire de Donald Trump ? Alexandre Holroyd nous répond ! 

Une table ronde a eu lieu ce jeudi 15 février à 18h30 à Londres. Elle était organisée par le député des Français des îles britanniques et de Scandinavie, Alexandre Holroyd, sur les enjeux et les risques que présentent pour l’Europe les prochaines élections américaines de novembre. Avec lui, on fait le bilan des échanges.

“C’est une table ronde qui a été organisée pour échanger sur l’impact des prochaines élections américaines sur l’Europe et du coup j’avais convié un certain nombre de personnes qui ont une grande expertise en la matière notamment mon collègue Député de Paris, Benjamin Haddad, qui est un chercheur en relations internationales, qui a travaillé à Washington et qui a écrit un livre sur le sujet, Sophie Pedder, la correspondante du bureau de Paris, The Economist et Julie Norman qui est chercheuse à l’université UCL sur ce sujet également et ça a donné lieu à un échange très riche qui a duré près de deux heures avec 200 personnes dans la salle et un échange très vif avec la salle sur les perspectives de cette élection américaine, les impacts potentiels, à peu près tous les aspects de l’Union Européenne et particulièrement sur la sécurité et la défense de l’Europe.”

La vision de Trump

Donald Trump n’a jamais aimé l’Otan. Depuis 40 ans, dans toutes ses déclarations, la notion d’une alliance qui ne ressemble pas à une affaire transactionnelle le répugne. Lors de son élection en 2016, où il n’était pas préparé à sa victoire et a dû composer avec des gens qui n’étaient pas nécessairement prêts à envisager ce genre d’attitude vis-à-vis de l’Otan, il n’a pas pu conduire la politique qu’il voulait concernant la participation américaine à l’alliance, ce qui ne l’a pas empêché cependant de s’approcher d’assez près du seuil de la sortie. Cette fois, la situation est différente : il joue pour gagner. Il faut donc prendre très au sérieux ce qu’il dit.

Alexandre Holroyd
La table ronde du jeudi 15 février 2024 organisée par Monsieur le Député Alexandre Holroyd

Des élections qui invitent à la réflexion

Alexandre Holroyd a bien conscience de tout cela, et il invite donc tous les Français à la réflexion mais aussi tous les Européens qui doivent s’interroger sur la sécurité du continent. Il apporte, ainsi, sa pierre à l’édifice en créant ces espaces de réflexion communs. 

Nous l’avons reçu pour connaître sa vision des relations entre notre pays, l’Union européenne, et l’Amérique de demain, peut-être, sûrement même selon certains, à nouveau trumpiste. 

Rencontre avec Alexandre Holroyd

Alexander Seale : « Est-ce que vous pouvez nous expliquer les ambitions de la table ronde que vous avez organisée jeudi 15 février ? »

Alexandre Holroyd : « Bien sûr. Ecoutez, c’est une table ronde qui avait été organisée pour échanger sur l’impact des prochaines élections américaines sur l’Europe et j’avais confié à un certain nombre de personnes qui ont une grande expertise en la matière, notamment un de mes collègues Député de Paris, Benjamin Haddad qui est un chercheur en relations internationales, qui a travaillé à Washington, qui a écrit un livre sur le sujet, Sophie Pedder, qui est la correspondante de The Economist  (Paris Bureau Chief) et Julie Norman qui est une chercheuse à UCL sur ce sujet également et ça a donné lieu à un échange très très riche qui a duré près de deux heures avec deux cents personnes dans la salle et un échange très vif avec la salle sur les perspectives de cette élection américaine et quels pouvaient être les impacts potentiels sur à-peu-près tous les aspects de l’Union européenne, mais tout particulièrement sur la sécurité et la défense de l’Europe. » 

Alexander Seale : « Quelles sont vos craintes sur la sécurité de l’Europe en cas de victoire de Donald Trump ? »
Alexandre Holroyd
La table ronde du jeudi 15 février 2024 organisée par Monsieur le Député Alexandre Holroyd

Alexandre Holroyd : « Je pense que, ce que je peux vous dire, sur ce que le panel a discuté, c’est que, quelle que soit l’issue des élections aux États-Unis, la réalité, c’est que les Européens doivent, on doit se poser des questions sur notre sécurité, parce qu’au fond, que ça soit Donald Trump ou Biden ou, comme l’a rappelé d’ailleurs Julie Norman, quelle que soit la combinaison, parce qu’il y a plusieurs élections aux Etats-Unis. Il y a aussi les élections du Congrès. Quelle que soit la configuration dans laquelle on se retrouve dans un an, il y aura probablement une volonté américaine de voir l’Europe dessiner plus d’elle-même sa propre sécurité et sa propre défense. Et c’est une réalité à laquelle le Président de la République a toujours été une voix pour porter cette réalité mais à laquelle tous les pays européens ne souscrivent pas pour l’instant. Et du coup, l’inquiétude, je pense, c’est que chacun ne réalise pas l’importance de ces questions et la nécessité d’avancer plus vite et d’avancer plus rapidement maintenant. »

Alexander Seale : « En parlant de sécurité et d’indépendance, des pays européens ont réagi aux propos du candidat républicain en s’inquiétant d’une éventuelle phase de transition que certains estiment à dix ans. Quid de la sécurité des Européens pendant cette décennie ? »

Alexandre Holroyd : « Écoutez, je pense que n’importe quel chemin, qu’il soit long ou qu’il soit court, il faut le commencer à un moment ou un autre pour arriver au bout. Donc, moi je suis toujours un peu suspicieux quand des gens m’expliquent, quoiqu’on dise, c’est trop long et du coup qu’il ne convient pas de se poser des questions. S’il faut dix ans, ce à quoi je ne souscris pas pleinement, mais s’il faut dix ans, eh bien autant commencer le plus vite possible. Bien sûr que c’est une excuse pour faire de l’attentisme, au contraire. Donc maintenant, la question qui va se poser devant nous dans les semaines à venir, c’est quelle Europe est-ce qu’on veut ? Et est-ce qu’on veut une Europe qui est résolument souveraine et qui ait la mesure et la capacité de se projeter et de se défendre ? Après, oui, ça n’arrivera pas demain et de toute façon, il y a une relation qui est essentielle avec le temps et qui va le rester pendant les années à venir. Ce qui est très clair, c’est que de la discussion du panel est sortie une double réalité, une réalité que l’Europe a besoin de se saisir de façon plus complète de sa propre sécurité et de sa propre défense, et qu’en même temps, elle doit continuer à œuvrer dans le temps, parce que cette alliance est au cœur de la défense européenne aujourd’hui. »

Alexander Seale : « Le public était au rendez-vous jeudi dernier. Quelles sont les questions posées par les Français présents sur place ? »

Alexande Holroyd : « Il y a eu beaucoup de questions. Des questions sur quel est le pire impact que pourrait avoir l’élection de Donald Trump en novembre, des questions sur quelles sont les modalités de financement qu’on peut trouver en Europe pour financer cette défense accrue dans un moment où il y a évidemment une crise inflationniste et des tensions très importantes sur les finances publiques. Il y a eu toutes sortes de questions qui abordaient les différents aspects de cette question qu’on a évoquée. »

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