Comment fonctionne la semaine de 4 jours de travail voulue par la Finlande ?

Comment fonctionne la semaine de 4 jours de travail voulue par la Finlande ?

La Première ministre finlandaise, Sanna Marin, a annoncé vouloir réduire le temps de travail hebdomadaire dans son pays. Tour d’horizon des expériences déjà tentées ailleurs dans le monde. Un article de notre partenaire Euractiv.

Six heures de travail par jour, quatre jours par semaine. Voici à quoi pourrait bientôt ressembler la semaine type des Finlandais. Aujourd’hui, ils travaillent généralement huit heures par jour, cinq jours par semaine, selon le quotidien britannique The Daily Mail.

La Première ministre, Sanna Marin, a dit son intention de réduire ce temps de travail hebdomadaire des salariés finlandais, il y a quelques jours lors du 120e anniversaire du parti Social-Démocrate finlandais. C’est ce que rapporte l’hebdomadaire de langue anglaise spécialisé dans l’actualité européenne New Europe.

« Je crois que les gens ont le droit d’avoir plus de temps à consacrer à leurs familles, à leurs proches, à leurs loisirs ou à la culture », a dit Sanna Marin.

Si la mesure était appliquée, les employeurs finlandais ne seraient pas les premiers à réduire le temps de travail de leurs salariés. Ces dernières années, plusieurs entreprises ou administrations ont opté pour des semaines de travail plus courtes, à salaire égal. Et souvent, ça marche.

Employés « plus efficaces et plus énergiques »

En 2015, la municipalité de Göteborg, en Suède, a ainsi décidé de faire passer 80 employés d’une maison de retraite municipale à la journée de six heures, sans perte de salaire.

Pour eux, les résultats ont été positifs. Ils disaient « travailler de façon plus énergique et efficace », selon les conclusions d’un rapport publié par les autorités locales et relayé par le quotidien américain The New York Times.

Raccourcir la journée de travail a également permis de faire chuter les arrêts maladie de 15 %, chez les salariés concernés.

Et pour compenser à ce temps de travail plus court, la municipalité a dû embaucher. 17 postes ont été créés, pour un coût de quelque 700 000 € par an. Bien pour l’emploi local, mais trop cher pour la mairie, rapportait encore le New York Times… Résultat, l’expérience s’est achevée deux ans plus tard.

La journée de travail raccourcit, les bénéfices bondissent

En revanche, toujours à Göteborg, un autre employeur a testé la journée de six heures et l’a appliquée sur le long terme : le constructeur automobile japonais Toyota.

Le centre technique de l’entreprise dans la ville a raccourci la journée de travail de ses employés en 2002, rapportait en 2015 le quotidien britannique The Guardian. 36 mécaniciens étaient alors concernés.

Avant, ils travaillaient 8 heures par jour, de 7 h à 16 h, avec une pause d’une heure. Et ça ne fonctionnait pas très bien : les employés étaient souvent stressés, commettaient des erreurs, et les temps d’attente des clients étaient plutôt longs, explique Martin Banck, le directeur général du site, au Guardian.

L’entreprise a alors décidé de réduire le temps de travail quotidien de ses salariés, toujours à salaire équivalent. Résultat, aujourd’hui, le centre de service est ouvert de 6 h du matin à 18 h.

Et les employés ? « Ils se sentent mieux , dit encore Martin Banck. […] Ils utilisent les machines de manière plus efficace, ce qui permet de faire baisser les coûts de fonctionnement ». Entre 2002 et 2015, les bénéfices du site de Göteborg ont d’ailleurs bondi de 25 %.

Travailler moins, mais travailler mieux

En Suède et ailleurs, d’autres entreprises ont également raccourci la journée de travail de leurs employés. Comme Rheingans Digital Enabler, une société allemande spécialisée dans la création de sites internet et d’applications numériques.

Les 16 employés doivent travailler cinq heures par jour seulement. En contrepartie, ils s’engagent à ne pas consulter leur messagerie personnelle plus de deux fois par jour, à ne pas utiliser les réseaux sociaux, et à éviter de discuter de manière informelle.

Autrement dit, l’idée est de travailler moins, mais mieux.

En août dernier, la filiale japonaise du géant informatique américain Microsoft, a voulu, elle aussi, réduire le temps de travail de ses employés, mais en passant à la semaine de quatre jours au lieu de cinq.

Les journées des 2 300 employés ont été optimisées, avec, par exemple, des réunions plus courtes. Une fois encore, les salariés ont été beaucoup plus efficaces : leur productivité moyenne a augmenté de 40 % sur le mois !

Et en France ? Quelques entreprises ont déjà mis en place la semaine de quatre jourset l’idée de cette journée de repos hebdomadaire supplémentaire séduirait 60 % des personnes interrogées dans le cadre d’une étude publiée par l’entreprise spécialisée dans le conseil en ressources humaines ADP, en mai dernier.

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