La justice algérienne a confirmé ce mercredi 03 décembre la condamnation à sept ans de prison pour « apologie du terrorisme » de Christophe Gleizes, emprisonné depuis juin.
Un tribunal sévère
Le tribunal de Tizi-Ouzou n’a fait preuve d’aucune clémence, à l’égard du journaliste français Christophe Gleizes, qui comparaissait ce mercredi 3 décembre en appel. Il était accusé d’«apologie du terrorisme» et de «possession de publications dans un but de propagande nuisant à l’intérêt national». Il avait été arrêté en 2024, alors qu’il réalisait une série de sujets autour du football en Kabylie, puis condamné un an plus tard à sept années de prison. Une peine maintenue en appel. Pour Hasni Abidi, directeur du Centre d’études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen à Genève et spécialiste de l’Algérie, ce jugement n’est pas une fatalité.
Vers une grâce ?
Boualem Sansal a assuré ce jeudi 04 décembre au micro de RTL que le cauchemar du journaliste prendra bientôt fin. Il a décrit sa réaction en apprenant la confirmation de la peine et s’est dit «effondré», «parce que l’État algérien n’avait pas besoin de poursuivre dans cet acharnement et il aurait pu le condamner à six mois de prison, et il sortirait aujourd’hui même».
«Et en même temps je suis heureux car après quelques coups de téléphone par-ci par-là, j’ai compris que la grâce allait venir très rapidement », ajoute l’écrivain. « Il va sortir dans une semaine, deux semaines, il va être gracié », promet-il. « Pour moi c’était un compagnon de malheur », explique Boualem Sansal à propos de Christophe Gleizes. « Nous n’étions pas dans la même prison mais dans la même situation ». Ému, il assure que s’il le voyait, il lui dirait : « Christophe, viens que je t’embrasse ». Boualem Sansal, empli d’espoir, évoque même la possibilité de sortir « un texte commun » sur leurs expériences respectives dans les geôles algériennes.

Mobilisation en France
« C’est une affaire judiciaire, mais qui est évidemment politique et diplomatique », a souligné Emmanuel Daoud, l’avocat français du journaliste, sur Franceinfo. « Les parents de Christophe Gleizes appellent le gouvernement français, le président, Emmanuel Macron, toutes les autorités qui peuvent avoir une influence à agir avec efficacité », a-t-il ajouté.
Christophe Gleizes veut « continuer à se battre », a-t-il encore assuré, « c’est son état d’esprit ». Emmanuel Daoud a estimé que son client avait été « condamné sur du vide, sur du creux ». « Ce déni de justice est un déni de dignité, a-t-il fait valoir. Je considère que c’est un théâtre des ombres, qu’il y a des marionnettistes et que c’est une parodie de justice. »
Christophe Gleizes a huit jours pour décider s’il se pourvoit ou non en cassation. « Nous allons réfléchir » à cette possibilité, a affirmé l’avocat, qui doit échanger avec M. Gleizes dans la matinée. Affirmant sa volonté de « réagir juridiquement », il a également évoqué la possibilité « de déposer un recours en grâce ou, vraisemblablement, faire les deux ».
Maxime Gleizes, frère cadet du journaliste, a appelé au micro de France Inter à une grâce présidentielle, estimant qu’elle représentait « la possibilité de liberté la plus proche »
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