La semaine dernière, l’armée française a révélé la mise en scène d’un charnier à Gossi et accuse les Russes de Wagner d’être à l’origine de l’opération. Le gouvernement malien a violemment réagi mercredi 27 avril en accusant l’armée française d’espionnage, de subversion ou encore d’avoir violé l’espace aérien malien.
La France a rejeté, jeudi, les accusations de violation de l’espace aérien et d’espionnage formulées à son encontre par Bamako après la diffusion d’images de drone visant à démontrer, selon elle, une mise en scène de crime de guerre afin de salir son image. De nouvelles tensions sont à craindre alors que les forces armées françaises commencent leur retrait.
Des mercenaires russes ?
L’armée française a diffusé le 21 avril des images de ce qu’elle affirme être des mercenaires russes en train d’enterrer des corps de civils près de la base de Gossi, dans le centre du Mali. La junte malienne a accusé l’armée française d’espionnage et de « subversion ». Elle a déclaré avoir « constaté depuis le début de l’année plus de cinquante cas délibérés de violation de l’espace aérien malien par des aéronefs étrangers, notamment opérés par les forces françaises ».
« Quand on nous accuse de violation de l’espace aérien et de survol illégal de la zone de Gossi, le 19, le 20 et le 22 avril, on était dans notre bon droit puisque Gossi n’était pas dans la zone d’interdiction temporaire (ZIT) » de survol.
Le porte-parole de l’état-major des armées, le colonel Pascal Ianni, au cours d’un point de presse à Paris, le 28 avril.
Il ajoute que toute une zone, incluant celle de Gossi, avait été initialement interdite de survol le 13 janvier parce que les mercenaires du groupe privé russe Wagner y opéraient aux côtés des forces armées maliennes (FAMa).
Selon le colonel Pascal Ianni, après l’attaque de Mondoro (centre) au cours de laquelle les FAMa ont perdu plusieurs dizaines d’hommes le 4 mars, la zone a été réduite « de manière à ce qu’on puisse conduire des missions de réassurance au profit des forces armées maliennes ».