Écouter le podcast avec Daphna Poznanski-Benhamou
Ce mercredi 15 janvier, un tournant significatif s’est dessiné au Moyen-Orient avec la conclusion d’un accord entre le Hamas et Israël, mettant fin à plus de 15 mois de conflit intense. Cet accord, qui doit entrer en vigueur ce dimanche 19 janvier, prévoit un cessez-le-feu tant attendu, ainsi que la libération de 33 otages en échange de près de 1 000 prisonniers palestiniens. Cependant, la situation demeure fragile : le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a exprimé des inquiétudes concernant le Hamas qui remettrait en question certaines clauses de l’accord.
Pour comprendre l’évolution sur palce Lesfrancais.press a interrogé Daphna Poznanski-Benhamou, élue conseillère des Français de l’étranger pour la circonscription Tel Aviv-Haïfa. Elle siège également à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) pour la circonscription d’Israël et des Territoires palestiniens. L’élue Français nous propose ainsi son décryptage de ce cessez-le-feu.
Un accord historique entre Israël et le Hamas ?
Au cours de ce podcast, nous explorons les enjeux de cet accord entre Israël et le Hamas, et ses implications pour la région ? Celui-ci n’est pas encore entré en vigueur. Et nombreux sont suspendus aux derniers développements. Certains utilisent les termes d’« accords historiques », qu’en pense notre invitée ?
« Un accord historique fait généralement référence à des ententes entre États, alors que nous parlons ici d'un accord entre un État, Israël, et une organisation considérée comme terroriste, le Hamas ».
Pour l’ancienne parlementaire, les enjeux sont d’ailleurs très clairs : pour les Israéliens, il est impératif de ramener les otages en vie, quel qu’en soit le coût. Mais une interrogation demeure, sont-ils encore en vie ? C’est ce que nous partage aussi notre invitée :
« Nous ne savons même pas si les 33 otages sont vivants. »
D’autres questions subsistent également, en outre, sur l’avenir de Gaza et les conséquences sur la région. « Si le Hamas continue de contrôler Gaza, nous risquons de revivre cette situation dans quelques années, avec un réarmement complet de l’organisation. » s’inquiète notre invitée. Toutefois, poursuit-elle « il est crucial de distinguer entre les Palestiniens des territoires autonomes et ceux de Gaza ».
Les Etats-Unis : quel rôle avec Donald Trump ?
Alors que Donald Trump va retrouver officiellement le bureau ovale ce lundi 20 janvier, l’homme d’affaires s’est réjoui de la situation. Comment les propos du Président américain élu ont-ils été entendus en Israël ? « Les déclarations de Trump ou Biden semblent lointaines par rapport à notre réalité immédiate » constate notre interlocutrice. Elle rappelle cependant quelques faits historiques, et déclare alors à notre micro :
« Si Trump peut inciter les États arabes à agir pour mettre fin à ce cycle de violence, cela pourrait être positif. Cependant, l'histoire montre que ces pays ont souvent investi dans des projets d'armement plutôt que dans le développement. »
C’est aussi l’influence du Qatar qui se pose après ce cessez-le-feu. Nous avons posé la question à notre invitée qui décrypte la situation.
Quel avenir ? Deux Etats ?
Lors de cette interview l’actuelle élue consulaire rappelle aussi que la France a également été touchée par les événements du 7 octobre 2023, avec la perte de 48 franco israéliens. Et au regard des évolutions attendues que pourrait-il se passer ? Quel futur est possible ? Une solution à deux Etats est-elle réellement envisageable ?
« Après le 7 octobre, peu d'Israéliens croient encore à une paix basée sur une solution à deux États, surtout si le Hamas est impliqué. »
C’est aussi la politique menée par Benjamin Netanyahu qui peut être remise en cause. Des explications sur ce point sont partagées dans ce podcast. L’opération de libération des otages prévue sur 42 jours est extrêmement fragile. Chaque incident pourrait mettre en péril l’accord, rendant les jours à venir très tendus.
Enfin, c’est également ce dernier message que notre invitée souhaite transmettre. Le Hamas prône le slogan « From river to the sea ». Or derrière ces mots, c’est « l’extermination de toute la population israélienne » qui est visée indique l’élue des Français de l’étranger. Elle fustige l’extrême gauche en France d’avoir repris ce slogan. Or, pour conclure, elle réaffirme que cet objectif de destruction « ne se réalisera pas » !
