Cartier à Londres : une exposition royale

Cartier à Londres : une exposition royale

Icônes légendaires, éclat des pierres précieuses, secrets d’ateliers et diamants éternels … Le Victoria and Albert Museum (V&A) à Londres célèbre la grandeur de Cartier à travers une exposition royale. Dès ce 12 avril, les portes s’ouvrent pour une immersion fascinante entre histoire du style et récits intimes. Cet événement marque la première grande rétrospective consacrée à la célèbre maison française au Royaume-Uni depuis près de 30 ans. Lesfrancais.press a pu déjà la visiter et vous partage ses impressions.

Cartier : « le joaillier des rois et roi des joailliers »

Selon vous, qu’ont en commun Rihanna, la reine Elizabeth II et le maharajah de Patiala ? Leur passion pour Cartier, comme le raconte cette exposition qui retrace l’histoire et l’influence de cette maison française emblématique fondée au XIXe siècle. Outre-Manche, la prestigieuse enseigne de la rue de la Paix a notamment gagné en notoriété grâce à Édouard VII, qui l’avait qualifiée de « joaillier des rois et roi des joailliers ». Difficile de rêver d’une meilleure publicité…

Une odyssée joaillière familiale

Et cette célèbre phrase prend tout son sens au cœur de l’exposition londonienne dédiée à la prestigieuse maison de luxe. Structurée en trois grandes sections, celle-ci retrace l’évolution du style Cartier, depuis les débuts de cette entreprise familiale fondée en 1847 par Louis-François Cartier, jusqu’à son rayonnement mondial au XXe siècle, porté par les ambitions visionnaires de ses petits-fils, Louis, Pierre et Jacques.

Bain de Mer Tiara; Diamant, 1955, Princesse Grâce de Monaco.
Bain de Mer Tiara; Diamant, 1955, Princesse Grâce de Monaco.

De pièces en pièces, les visiteurs traversent plus d’un siècle d’innovation, de savoir-faire, et de relations privilégiées avec les plus grandes figures royales, artistiques et culturelles. La scénographie, signée par l’artiste britannique Asif Khan MBE, sublime les lignes et les matières, tout en offrant une expérience immersive à la mesure de la légende Cartier.

Une exposition Cartier à Londres, entre trésors royaux et icônes modernes

Au cours de cette exposition est dévoilée une collection vertigineuse de pièces emblématiques : la broche en diamants Williamson commandée par la reine Elizabeth II en 1953, ornée du fameux diamant rose de 23,6 carats. Ou bien encore le diadème Scroll, porté lors du couronnement de la souveraine puis réinterprété par Rihanna sur une couverture du magazine W en 2016.

la broche en diamants Williamson commandée par la reine Elizabeth II en 1953, ornée du fameux diamant rose de 23,6 carats
la broche en diamants Williamson commandée par la reine Elizabeth II en 1953, ornée du fameux diamant rose de 23,6 carats

On y découvre aussi le collier-serpent articulé de Maria Félix, une broche florale de la princesse Margaret, ou le majestueux diadème Manchester, conçu en 1903 pour la duchesse douairière de Manchester. Sans oublier l’iconique panthère, symbole fétiche de la maison, et les montres pionnières telles que la fameuse Crash de 1967.

Un voyage d’inspirations et d’alliances royales

Derrière les joyaux, l’exposition révèle une maison avide d’inspirations venues d’ailleurs. Les frères Cartier, grands voyageurs, puisent leurs idées aux sources de l’Islam, de la Perse, de l’Inde ou encore de la Russie pour forger un style à la croisée des mondes. Une fusion audacieuse qui fait toute la richesse du langage Cartier.

Un voyage d’inspirations et d’alliances royales
Un voyage d’inspirations et d’alliances royales

La relation privilégiée entre la marque de luxe française et la monarchie britannique occupe bien évidemment une place centrale de cette rétrospective organisée à Londres. Dès 1904, le roi Édouard VII octroie à Cartier un mandat royal, précieuse distinction médiévale honorant les artisans d’exception. Depuis, chaque génération de monarque a entretenu ce lien : la reine Mary fut une grande collectionneuse, la reine Elizabeth II commanda plusieurs pièces, et le roi Charles III prête aujourd’hui certains joyaux à l’exposition.

Des archives précieuses et des histoires méconnues

Pour la commissaire principale de cet événement, Helen Molesworth, celle-ci souligne la richesse des dessins préparatoires exposés : « Voir cet ensemble d’objets réunis est très inhabituel. Ma pièce préférée reste la broche Williamson, dont nous avons les croquis originaux. C’est la première fois qu’ils sont montrés ici ».

Des archives précieuses et des histoires méconnues
Des archives précieuses et des histoires méconnues

Certaines créations révèlent des histoires personnelles fascinantes. Ainsi, 1928, le maharajah de Patiala confie à la maison la création d’un collier époustouflant composé de sept rangs de diamants blancs et jaunes. Ou bien encore, en 1933, l’héritière américaine Barbara Hutton fait commande à Cartier d’un somptueux collier de jade, serti de diamants et de rubis. Ces pièces d’exception, souvent issues de commandes privées, reflètent non seulement le travail méticuleux de l’enseigne, mais interrogent également – en filigrane – l’histoire des chaînes d’approvisionnement et l’impact du colonialisme sur l’univers des pierres précieuses.

Une fierté française à Londres
Une fierté française à Londres

La dernière salle de l’exposition, dédiée aux diadèmes, offre un bouquet final à couper le souffle. « Certains visiteurs reviendront uniquement pour cette salle », confie la commissaire avec un sourire complice.

Une fierté française à Londres

Pour Laurent Feniou, directeur général de Cartier Ltd UK, cette exposition est aussi une affaire de cœur : « En tant que Français à Londres depuis 30 ans, je suis extrêmement fier de voir Cartier au V & A. C’est une reconnaissance. ». Il se réjouit également de l’accueil enthousiaste : « l’exposition parle à tout le monde, au melting pot londonien. Elle n’est pas réservée aux amateurs de joaillerie ou aux Français, mais à tous ceux qui aiment l’élégance, l’histoire, l’art. »

Chez Cartier, les diamants ne coupent pas seulement le souffle, ils tranchent dans le marbre du temps. Du trône au tapis rouge, des maharajahs aux superstars, ils composent une symphonie d’éclats. Et si les rois meurent, leurs joyaux, eux, brillent pour l’éternité. Dans les vitrines du V & A, une certitude scintille : certains bijoux valent bien un royaume.

Infos pratiques :

Cartier, Le design visionnaire
 Du 12 avril au 16 novembre 2025
 V&A South Kensington, Londres
Réservations : vam.ac.uk/exhibitions/cartier
Un catalogue est publié à cette occasion (35 £ à la boutique du V & A)

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