Caroline Yadan : « Je ne pouvais pas rester sans réaction »

Caroline Yadan : « Je ne pouvais pas rester sans réaction »

Alors que la tension reste vive au Proche-Orient, Caroline Yadan, députée de la 8e circonscription des Français de l’étranger revient sur la gestion de la guerre israélo-palestinienne et ses conséquences pour nos compatriotes résidants dans la région. Entre convictions personnelles et décisions présidentielles, l’élue livre un témoignage marqué par la fermeté et l’émotion : « je ne pouvais pas rester sans réaction » dit-elle, entre autres, au micro Lesfrancais.press

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Conflit avec l’Iran : une évacuation rapide mais ciblée

Interrogée sur la situation des Français en Israël lors des affrontements avec l’Iran, Caroline Yadan rappelle que les opérations de rapatriement n’ont concerné que les touristes et Français de passage : « les Français ou les Franco-Israéliens installés en Israël n’ont pas demandé à être rapatriés », rappelle-t-elle.

Caroline Yadan en Israël lors de la campagne législative de 2024 ©Caroline Yadan
Caroline Yadan en Israël lors de la campagne législative de 2024 ©Caroline Yadan

Face à l’urgence, la députée avait alors renforcé son équipe : « Nous étions quatre. Nous sommes arrivés à huit personnes pour traiter les centaines et les centaines de demandes. »

Avec Emmanuel Macron : un désaccord sur la reconnaissance de l'État palestinien

La rupture avec le groupe Ensemble pour la République à l’Assemblée nationale découle de l’annonce par Emmanuel Macron de la reconnaissance prochaine d’un État palestinien.

« Sur le principe, bien sûr, je suis favorable à la solution des deux États, mais dans le cadre d’un processus global »

Si notre invitée partage l’objectif de paix, Caroline Yadan dénonce la méthode : « Sur le principe, bien sûr, je suis favorable à la solution des deux États, mais dans le cadre d’un processus global. » Elle reproche au président de la République une décision unilatérale : « On est passé de ces exigences-là à absolument rien. » Selon elle, cette reconnaissance sans conditions envoie un « signal catastrophique » au Hamas : « elle légitime le terrorisme comme un moyen d’obtenir des avancées diplomatiques. »

Une position critiquée...

Dans cette situation et accusée d’opportunisme, Caroline Yadan récuse tout calcul politique : « Si j’avais été électoraliste, je ne l’aurais pas fait. »

Caroline Yadan à l'Assemblée nationale en 2025 ©Caroline Yadan
Caroline Yadan à l'Assemblée nationale en 2025 ©Caroline Yadan

Elle rappelle ainsi son engagement local et sa proximité avec les électeurs :
« Je suis extrêmement investie […] pour améliorer la vie des Français de l’étranger » déclare notre invitée.

L’inquiétude des Français d’Israël

Les retours des Français vivant en Israël font état d’un profond malaise, renforcé par la perception d’un oubli du 7 octobre : « Ils sont très ébranlés par la guerre, par l’absence de retour des otages, par l’hostilité mondiale. »

« Depuis la Shoah, on n’avait pas assisté à cette haine exacerbée, décomplexée »

Elle évoque ainsi une montée des actes antisémites en Europe : « Depuis la Shoah, on n’avait pas assisté à cette haine exacerbée, décomplexée », affirme-t-elle en listant les derniers événements.

Face aux images de Gaza : reconnaître la tragédie sans ignorer le Hamas

Caroline Yadan ne minimise pas la souffrance des civils palestiniens : « Cette tragédie humaine est insupportable. », et elle insiste sur la responsabilité du Hamas : « 600 kilomètres de tunnels […] auraient pu protéger les civils. » Elle appelle à un cessez-le-feu conditionné à la libération des otages : « Si demain les otages sont libérés, la guerre est terminée à Gaza. »

Cible d’une pétition, la députée dénonce des attaques politiques

Aujourd’hui, une pétition accuse la députée de la 8e circonscription des Français établis hors de France d’islamophobie et d’apologie de crimes de guerre. Caroline Yadan contre-attaque : « Ce sont des méthodes staliniennes pour faire taire une parole qui dérange », déclare-t-elle.

Manifestation de soutien à la Palestine à Lyon en juin 2025 ©AFP

Elle déplore notamment des allégations mensongères : « Elle dit que j’ai tenu des propos islamophobes en indiquant que je voulais punir les joueurs musulmans, ce qui est une aberration » et Caroline Yadan conclut en affirmant sa position : « Je ne me tairai pas, et tant que j’aurai cette fonction, et même après, je dirai toujours ce que je pense. »

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