Ce lundi matin, depuis Tel Aviv et la place des Otages, Caroline Yadan, députée de la VIII ème circonscription des Français de l’étranger (incluant Israël), a partagé son émotion et ses analyses sur un moment historique pour l’État hébreu : la libération des otages détenus par le Hamas depuis le 07 octobre 2023. Caroline Yadan a livré un témoignage poignant, porteur d’espoir, mais aussi teinté de prudence sur l’avenir politique et sécuritaire de la région.
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Une émotion à vif sur la place des Otages
En ligne depuis Tel Aviv, Caroline Yadan n’a pas caché son bouleversement : « Un sentiment incroyable d’allégresse, un sentiment mêlé de larmes, de joie, d’union, d’espoir, de tristesse. » Cette libération survient à un moment symbolique, au lendemain de Sim’hat Torah, une fête juive qui avait été ensanglantée lors de l’attaque du 7 octobre. « Il y a un sentiment plus spirituel qui se mêle à ça. »
La scène qu’elle décrit sur place est chargée d’humanité : « Autour de moi, ce sont beaucoup de de drapeau, de sourires, de rires, d’applaudissements lorsqu’on voit les familles d’otages leur parler au téléphone. » L’émotion collective s’exprime à travers les retrouvailles, les chansons, les échanges, souvent entre parfaits inconnus. « C’est un pays qui peut à nouveau respirer. »
Une étape décisive mais pas une fin
Face à cet événement, la députée reste lucide : cette libération, bien qu’essentielle, ne signe pas la fin du conflit. « On n’en est qu’à la phase 1, c’est la phase principale, c’est la phase essentielle qui nous permet aujourd’hui de dire ça y est, il n’y a plus d’otages torturés dans les tunnels de Hamas. »
Elle insiste sur le caractère évolutif de la situation et les nombreux défis sécuritaires qui persistent. « Le Hamas mobilise plusieurs centaines de terroristes, […] ils ont recruté 7 000 membres pour torturer, exécuter les opposants, pour faire régner la terreur. »
La députée appelle à la vigilance : la démilitarisation de Gaza reste selon elle l’enjeu central. « La démilitarisation reste l’objectif principal avec cette force internationale, laquelle j’espère pourra réellement intervenir et réellement repousser le Hamas de Gaza. »
Donald Trump en figure centrale du processus
Interrogée sur le rôle de la communauté internationale, Caroline Yadan souligne l’importance du soutien extérieur. Mais un nom revient plus que les autres : « C’est évidemment Donald Trump qui est évoqué aujourd’hui puisque c’est lui l’ordonnateur de ce plan, celui qui a fait échouer le Hamas. »
Elle précise : « Il s’est rendu avec des pays arabes pour faire pression sur le Hamas. Aujourd’hui, il y a une réelle reconnaissance envers Donald Trump, quels que soient les clivages politiques. » Une position qui peut surprendre au regard du positionnement diplomatique traditionnel de la France, mais qui reflète une reconnaissance locale forte sur le terrain.
Une société israélienne profondément divisée
Sur le plan politique, Caroline Yadan n’élude pas les fractures internes à Israël. « La société israélienne est très divisée. Il y a des manifestations monstres contre le gouvernement en place. C’est d’ailleurs ce qui prouve que c’est une véritable démocratie. »
Benjamin Netanyahou a été hué la veille sur cette même place des Otages. Un fait politique symbolique, bien que localisé. « Il y a une grande partie de la population israélienne qui est très inquiète et qui veut voir partir Netanyahou. Une autre partie ne le souhaite pas. » Des élections à venir permettront peut-être de redessiner le paysage politique. Mais pour l’heure, la priorité semble ailleurs.
Caroline Yadan résume l’unité du moment : « Ce qui domine aujourd’hui, vraiment, sur la place des Otages, c’est l’union nationale. Parce que tout le monde se retrouve sur deux faits en Israël : la libération des otages et “jamais plus le 7 octobre”. »
Un message aux Juifs de France
Très active sur les réseaux et auprès de ses électeurs, Caroline Yadan partage largement ce qu’elle vit à Tel Aviv : « J’ai publié des photos, je publie sur mes groupes de WhatsApp des vidéos. »
Elle témoigne d’un moment de communion rare, au-delà des appartenances : « Il y a des Juifs, il y a des non-Juifs. Ce qui prime, c’est de se retrouver autour d’une véritable humanité, en sachant que nous avons tous le même ennemi, qui est l’islamisme. »
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