La Bulgarie propose d’offrir un couloir aérien à Poutine

La Bulgarie propose d’offrir un couloir aérien à Poutine

La Bulgarie autorisera l’avion de Vladimir Poutine à traverser son espace aérien afin de faciliter la rencontre prévue entre le dirigeant russe et Donald Trump à Budapest à la fin du mois, a déclaré lundi 20 octobre le ministre bulgare des Affaires étrangères.

Depuis 2022, l’UE a fermé son espace aérien à tous les aéronefs russes. Cela complique la tenue du sommet entre Donald Trump et Vladimir Poutine, annoncé par le président américain à la suite d’un appel téléphonique avec son homologue russe la semaine dernière et dont la date exacte n’a pas encore été fixée.

« Lorsque des efforts sont faits pour parvenir à la paix, si la condition pour y parvenir est d’organiser une telle rencontre, il est tout à fait logique que cette rencontre fasse l’objet d’une médiation par tous les moyens possibles», a déclaré Georg Georgiev aux journalistes lundi, en marge d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Luxembourg.

« Comment peut-on proposer de tenir la réunion
si l’un des participants ne peut pas s’y rendre ? »

Georg Georgiev, ministre des Affaires étrangères de Bulgarie

Un fonctionnaire bulgare a confirmé qu’aucune demande n’avait encore été formulée par Moscou pour que l’avion présidentiel russe puisse survoler le pays.

La Bulgarie n’a pas de frontière commune avec la Hongrie. Toutefois, la Hongrie et la Bulgarie sont toutes deux limitrophes de la Serbie, qui entretient des liens étroits avec Moscou. Le passage par la Bulgarie en direction de Budapest réduirait considérablement la durée du vol de Vladimir Poutine. Ce dernier passerait par la mer Noire, puis la Bulgarie, avant de traverser la Serbie pour rejoindre la Hongrie.

Le seul autre itinéraire qui n’implique pas le survol de l’espace aérien de l’UE ou de l’Ukraine consiste à survoler la Méditerranée, puis à passer par le Monténégro ou l’Albanie avant d’atteindre Budapest via la Serbie.

Mandat d’arrêt de la CPI

Autre point noir : le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre Vladimir Poutine. La Bulgarie et la Hongrie sont toutes deux membres de la CPI, qui a émis un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe pour son implication dans la déportation d’enfants ukrainiens pendant la guerre.

Bien que la Hongrie a annoncé son retrait de la CPI en avril dernier, celui-ci ne sera juridiquement effectif qu’à partir de juin 2026. Le pays aurait donc l’obligation d’arrêter le président russe s’il se trouvait sur son sol.

Vladimir Poutine et Donald Trump
Vladimir Poutine et Donald Trump

Un sommet qui ne fait pas l’unanimité

L’annonce du sommet a par ailleurs suscité des réactions mitigées de la part des dirigeants de l’UE.

La cheffe de la diplomatie de l’UE, Kaja Kallas, et de nombreuses capitales de l’Est ont critiqué le fait que le président ukrainien Volodymyr Zelensky soit exclu de la réunion prévue.

En revanche, les ministres de nombreux États membres occidentaux de l’UE, dont les Pays-Bas, l’Allemagne et la France, ont exprimé un soutien prudent à la réunion, qui serait le premier sommet en personne entre les présidents américain et russe depuis leur rencontre en Alaska au mois d’août.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a critiqué à plusieurs reprises le soutien de l’UE à l’Ukraine et a noué des liens étroits avec Vladimir Poutine et Donald Trump depuis qu’il est redevenu Premier ministre de son pays en 2010.

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