Le négociateur en chef de l’Union européenne sur la relation post-Brexit Michel Barnier a averti mercredi qu’un accord commercial avec le Royaume-Uni ne serait possible qu’à condition qu’un compromis sur la pêche soit trouvé.
Il accuse Londres d’utiliser ce sujet comme « monnaie d’échange » dans les négociations.
« Il n’y aura pas d’accord commercial (…) sans un accord durable et équilibré sur la pêche », a déclaré M. Barnier lors d’un discours par visio-conférence devant le think-tank irlandais Institute of International and European Affairs.
« Le Royaume-Uni n’a montré aucune volonté de rechercher des compromis », a-t-il poursuivi.
Michel Barnier a estimé que la position de Londres, qui réclame la négociation annuelle de quotas, risque d’« exclure » les pêcheurs européens des eaux britanniques alors qu’ils y exerçaient bien avant la construction européenne.
« Nous n’accepterons pas que le travail et les moyens de subsistance de ces hommes et de ces femmes servent de monnaie d’échange dans ces négociations », a-t-il averti.
Reprise des négociations la semaine prochaine
Si le Royaume-Uni est sorti de l’Union européenne le 31 janvier dernier, les règles européennes continuent de s’y appliquer jusqu’au 31 décembre prochain.
Les négociations sur la relation post-Brexit restent dans l’impasse, les deux parties s’en rejetant la responsabilité. Elles doivent reprendre la semaine prochaine à Londres.
Faute de trouver un accord commercial d’ici la fin de l’année, les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) s’appliqueront, synonymes de droits de douanes élevés et de contrôles douaniers pour les entreprises.
Et en l’absence de compromis, les pêcheurs européens se retrouveront brutalement privés d’accès aux poissonneuses eaux britanniques le 1er janvier.
Une deadline fin octobre
Le porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson a jugé un accord possible, mais estimé qu’il ne serait « pas facile à trouver ».
Il a reproché à l’UE de vouloir arriver à un compromis sur le sujet de la pêche avant d’avancer sur les autres questions, « rendant très difficile de faire des progrès ».
Selon Michel Barnier, l’accord commercial doit être trouvé d’ici à fin octobre pour permettre une ratification européenne dans les temps.
Il a averti que « d’importantes questions restaient ouvertes » sur la mise en oeuvre par Londres du dispositif prévu pour éviter le retour d’une frontière entre l’Irlande, membre de l’UE, et la province britannique d’Irlande du Nord.
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