Les députés britanniques ont à nouveau dit « no » à l’accord de retrait, malgré la proposition de démission de la Première ministre Theresa May.
Les députés de la Chambre des Communes ont pour la troisième fois depuis le début de l’année rejeté l’accord de Brexit, ce qui accroît le risque d’un retrait sans accord ou la possibilité d’un report de plus longue durée de la date de départ du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Juste après ce vote, Donald Tusk, le président du Conseil européen, a annoncé qu’un Conseil européen extraordinaire se tiendrait le 10 avril, soit à l’avant-veille de l’échéance du 12 avril fixée pour le Brexit dans le cas d’un rejet de l’accord.
Initialement, le Brexit devait intervenir ce vendredi 29 mars à minuit, mais en raison du chaos politique au Royaume-Uni, il avait été convenu de le reporter – au 12 avril en cas de nouveau rejet de l’accord aux Communes, ou au 22 mai s’il était entériné.
En réaction au vote, la Commission a immédiatement indiqué dans un communiqué que l’hypothèse d’un « no-deal » était désormais probable.
Il «appartiendra au Royaume-Uni d’indiquer la voie à suivre avant cette date» du 12 avril, nouvelle date butoir du Brexit, qui était initialement programmé le 29 mars, a estimé la porte-parole. «Un scénario +no-deal+ le 12 avril est désormais un scénario probable», a-t-elle ajouté, soulignant que l’UE y était «pleinement préparée». »
La France est «le pays le plus prêt», parmi ceux qui sont directement concernés, à gérer les conséquences d’un Brexit sans accord, même s’il faudra «accélérer» les préparatifs» et négocier avec Londres sur la pêche, a déclaré Emmanuel Macron devant des élus des Hauts-de-France.
«Si le 12 avril les Britanniques ne donnent pas leur accord, on ira vers une absence de deal et un Brexit dur avec toutes les conséquences que cela comporte», a-t-il averti, juste avant le troisième rejet par les députés britanniques de l’accord négocié par Theresa May avec l’Union européenne.
En ce cas, «on accélérera la phase finale de préparation, mais nous sommes le pays le plus prêt parmi ceux directement concernés, sans aucun doute».
Interrogé par des élus du Nord sur le sort des pêcheurs français, qui travaillent largement dans les eaux britanniques, «on a commencé à avoir un dialogue avec les Britanniques sur ce point», a-t-il dit.
Ils peuvent «garder 100% de l’accès à leurs eaux mais ils ne peuvent transformer (le produit de leur pêche) sans les autres pays européens». Nous ne sommes pas désarmés. c’est une logique de terreur mais nous sommes interdépendants», a-t-il assuré.
La France veillera aussi à «garder l’attractivité de ses ports et zones de transit». «25% du commerce communautaire passe par le tunnel, personne n’a envie que ça ne marche pas, eux les premiers», a-t-il ajouté.
Approuvant le terme de «conflit naval» employé par le maire de Boulogne-sur-mer Frédéric Cuvillier, il a promis que l’Etat «sera en défense mais aussi avec vous à l’attaque pour trouver une issue favorable», dans le dialogue avec Londres. «Les élus les plus impactés seront associés à la discussion», a-t-il ajouté.
Craignant un «bataille extrêmement violente dans quelque semaines», le maire avait averti que «60% de la pêche est en eaux britanniques» et que 400 entreprises et 6.000 emplois dépendent du bras de fer entre l’Europe et le Royaume-Uni».
La rédaction avec l’AFP
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