Boris Johnson veut des négociations éclair face à Bruxelles

Boris Johnson veut des négociations éclair face à Bruxelles

Le Premier ministre britannique souhaite conclure es négociations commerciales post-Brexit le plus rapidement possible. Un pari jugé difficile par les Européens.

Boris Johnson compte placer sa rencontre du mercredi 8 janvier à Londres avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen sous le signe de l’efficacité.

Cette première entrevue entre le chef de gouvernement conservateur, élu à une large majorité en décembre sur la promesse de sortir le Royaume-Uni de l’UE le 31 janvier, et Mme von der Leyen depuis sa prise de fonction le mois dernier.

« Le Premier ministre devrait souligner l’importance d’approuver une relation future de confiance et positive d’ici à la fin décembre 2020 », a indiqué son service de presse dans un communiqué, alors que les Européens ont émis des doutes sur ce calendrier serré.

Une fois sorti du giron européen, après 47 ans d’une vie commune mouvementée, s’ouvrira pour le Royaume-Uni une période de transition jusqu’à fin 2020, censée permettre une séparation en douceur, durant laquelle les Britanniques continueront d’appliquer les règles européennes et d’en bénéficier – sans siéger dans les institutions européennes ni avoir leur mot à dire sur les décisions.

« Flexibilité » 

L’accord de divorce conclu entre Londres et Bruxelles prévoit que cette période peut être prolongée jusqu’à deux ans si les parties n’arrivent pas à conclure, dans ce laps de temps, le complexe accord qui régira leur relation commerciale sur le long terme. Mais Boris Johnson l’exclut fermement.

« Après avoir attendu plus de trois ans pour réaliser le Brexit, les citoyens britanniques comme européens s’attendent à juste titre à ce que les négociations sur un ambitieux accord de libre-échange s’achèvent dans les temps », devrait-il dire. Il vise un accord commercial « ambitieux », « pas un alignement » sur les règles de l’UE, selon le communiqué.

De son côté, Ursula von der Leyen a déjà exprimé son inquiétude face à ce calendrier. « Il me semble que, des deux côtés, nous devrions nous demander sérieusement si toutes ces négociations sont faisables en si peu de temps », a-t-elle déclaré fin décembre dans le quotidien économique français Les Echos.

Le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a également estimé que s’entendre et ratifier une relation post-Brexit en onze mois serait « un immense défi ».

S’il veut y parvenir, Boris Johnson devra faire preuve de « flexibilité » dans les négociations, a prévenu mardi le président français Emmanuel Macron, évoquant un « calendrier ambitieux ».

Et l’Union européenne sera « intransigeante » avec le Royaume-Uni qui devra « pour accéder au marché unique européen (…) respecter toutes (ses) règles », a de son côté déclaré le commissaire européen au Marché intérieur et au Numérique Thierry Breton, dans un entretien aux Echos.

« Brexit » tabou

Outre un accord de libre-échange, l’UE et le Royaume-Uni prévoient de s’entendre sur les questions internationales et de sécurité.

Boris Johnson veut ancrer dans la loi d’application de l’accord de sortie négocié avec Bruxelles, dont les députés britanniques ont repris l’examen cette semaine, l’interdiction d’étendre la période de transition après 2020.

Le projet de loi devrait être voté jeudi à la Chambre des communes, en vue d’une promulgation dans les deux semaines. Restera alors au Parlement européen à se prononcer.

Et pour signifier que Boris Johnson est bien déterminé à passer à autre chose après le Brexit, qui domine la vie politique britannique depuis le référendum l’ayant approuvé à 52% des voix en 2016, le mot « Brexit » va devenir tabou au sein du gouvernement, selon une source gouvernementale.

Le ministre britannique du Brexit, Stephen Barclay, ainsi que Michel Barnier prendront également part à la rencontre, prévue dans l’après-midi à Downing Street, la résidence officielle du Premier ministre.

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