Le Premier ministre britannique a été transféré lundi soir en soins intensifs après une détérioration de son état dans l’après-midi. Le ministre des Affaires étrangères assurera l’intérim.
Lundi à 14h20, un tweet de Boris Johnson avait été publié. Il y disait avoir un «bon moral» et être en «étroite relation avec son équipe gouvernementale» pendant qu’il subissait des «examens de routine» à l’hôpital. Et puis, vers 20h30, l’escalade et un début de panique. Un communiqué de Downing Street indiquait que le Premier ministre britannique avait été transféré vers 19 heures dans une unité de soins intensifs du St. Thomas Hospital. C’est là, dans cette énorme unité hospitalière située sur les rives de la Tamise juste en face du Parlement de Westminster, qu’il avait été admis la veille au soir, «par précaution». Ses médecins avaient recommandé une série de tests alors que, dix jours après avoir été testé positif au virus du Covid-19, Boris Johnson souffrait toujours de «symptômes persistants, notamment de la fièvre et une toux».
L’état exact du Premier ministre n’était pas clair lundi soir. Selon Downing Street, il serait conscient et n’aurait pas été placé sous respirateur. Son transfert en soins intensifs aurait été dicté par «une détérioration de son état» dans l’après-midi et «par précaution au cas où il aurait besoin d’être assisté par un respirateur».
Pas de pathologies antérieures
«Le Premier ministre a demandé au ministre des Affaires étrangères, Dominic Raab, de le remplacer»
à la tête du gouvernement, précisait le communiqué de Downing Street. A peine une heure avant son transfert en soins intensifs, Raab avait été incapable de donner des détails sur l’état de Boris Johnson pendant la conférence de presse quotidienne du gouvernement sur la crise du coronavirus. Il avait révélé lui avoir parlé pour la dernière fois samedi, ce qui avait semblé curieux dans la mesure où, toute la journée, Downing Street avait insisté sur le fait que le Premier ministre restait pleinement «en charge du gouvernement» et communiquait avec son équipe depuis son lit d’hôpital.
A priori, Boris Johnson, 55 ans, ne souffre pas de pathologies antérieures et est plutôt en bonne santé. Il joue volontiers au tennis et son seul souci apparent, dont il a déjà parlé, est une tendance au surpoids. Sa compagne Carrie Symonds, 32 ans, est enceinte d’au moins six mois. Elle avait révélé samedi dans un tweet être restée alitée une semaine avec des symptômes du Covid-19, même si elle n’a pas été testée. Elle avait expliqué s’être bien remise et n’était pas confinée avec Boris Johnson à Downing Street.
«Je sais sa force»
Les réactions se sont multipliées dès l’annonce du placement de Boris Johnson en soins intensifs. Keir Starmer, le nouveau dirigeant du Labour élu samedi, a immédiatement réagi à cette «terriblement triste nouvelle». «Les pensées de tout le pays vont au Premier ministre et à sa famille pendant cette période incroyablement difficile», a-t-il tweeté. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s’est dit convaincu que Boris Johnson allait «surmonter cette épreuve». «Je sais sa force, je suis convaincu qu’il va puiser dans ses ressources, qui sont grandes, la capacité de surmonter cette épreuve, a-t-il dit sur BFM-TV. C’est aussi le symbole de la gravité de la crise, qui touche tout le monde.»
Sur Twitter, Emmanuel Macron a également transmis «tout son soutien à Boris Johnson, à sa famille et au peuple britannique dans ce moment difficile. Je lui souhaite de surmonter cette épreuve rapidement». Boris Johnson est entré en fonction à Downing Street le 24 juillet 2019, il y a exactement huit mois et douze jours.
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