Beyrouth: le jour d'après

Beyrouth: le jour d'après

Le 21 septembre 2001 explosait l’usine AZF de Toulouse, causant la mort de 31 personnes et des dégâts considérables sur plusieurs dizaines de kilomètres autour du site. En cause? 300 tonnes de nitrates d’ammonium. Dans l’explosion qui a frappé Beyrouth, ce sont 2750 tonnes qui sont impliquées. C’est dire l’ampleur de cette catastrophe. Les images terribles, hiroshimesque, témoignent.

 

Des images du Huffington France

Un désastre dans un pays déjà dévasté

Le port de Beyrouth, avant l'explosion
Le port de Beyrouth, avant l’explosion

Une double explosion a frappé la capitale du Liban, mardi 4 août en fin de journée, faisant au moins 135 morts et 4 000 blessés, selon un bilan récent du ministère de la santé. Mercredi, des dizaines de personnes étaient encore portées disparues.

Les chiffres sont étourdissants, en plus des victimes directes, on compte jusqu’à 300 000 sans abris, une ville dévastée comme l’a tout de suite indiqué l’élu français Ghassan Ayoub dans notre article à quelques heures de l’évènement.

« Je n’ai jamais connu Beyrouth dans un tel état de dévastation et j’y vivais déjà pendant la guerre civile » nous indique-t-il.

Le tout dans un pays déjà largement dévasté par la crise économique, doublée de la covid-19. La monnaie locale s’est effondrée de 80%, 20% des Libanais sautent des repas, ils sont 33% parmi les réfugiés Syriens, la récession prévue est de 12% en 2020, la dette publique atteint 170% du PIB…

 

« Je n’ai jamais connu Beyrouth dans un tel état de dévastation et j’y vivais déjà pendant la guerre civile » Ghassan Ayoub

 

« Quand je vois les images de destruction du centre-ville, je suis effondré » nous indique Stéphane, un étudiant franco-libanais installé à Bruxelles. « Il a fallu des années et des sommes folles pour le reconstruire après la guerre civile. C’est comme repartir de zéro, être à nouveau en 1990 » ajoute-t-il.

Le consulat de France pleinement mobilisé

La France pour sa part à travers le consulat a mis en place un numéro d’urgence: +961 1 420 292

Les appels sont incessants, utilisez ce numéro uniquement si vous avez de la famille sur place et que vous n’avez pu là joindre. Pour la sécurité de nos compatriotes, il est impératif d’utiliser ce numéro avec parcimonie.

Quatre consignes ont été diffusées auprès des Français de Beyrtouth par les autorités françaises:

  • Ne pas aller dans le quartier portuaire 
  • rester à son domicile si celui-ci n’a pas subi de dégâts matériels importants et s’il ne présente pas de risques particuliers.
  • Respectez les consignes des autorités locales et se tenir  informé de l’évolution de la situation.
  • Contactez vos proches

 

La communauté française solidaire

La France est particulièrement présente au Liban, pays largement francophone, ancien mandat français issu des anciennes possession ottomanes , doté d’un immense réseau d’enseignement français, avec une communauté binationale considérable. 6000 français sur place, 20 000 binationaux.

« Ma mère a fait le tour de tous ses amis dès hier soir. Les communications étaient compliquées » nous indique Hassan. Ce franco-libanais vit de longue date hors du pays du cèdre mais y a de nombreux membres de sa famille.

Le logement de cette dame âgée n’a pas été touché. Sans doute car il ne faisait pas face au souffle de l’explosion. Ce n’est pas le cas du reste de son quartier de Snoubra, à proximité de l’université américaine. « Un carnage » nous indique Hassan, qui s’étonne même du nombre de victimes, « cela aurait pu être tellement plus lourd ».

La diaspora solidaire

« Mon cœur est avec Beyrouth et le Liban […] Je termine ma journée en regardant ces terribles images de Beyrouth qui me donnent des frissons » a tweeté le chanteur britannique d’origine libanaise Mika, ancien du lycée français de Londres et défenseur de la chanson française.
Les francophiles de la diaspora sont nombreux à se mobiliser. La fondation de France a lancé un appel aux dons, la France a mobilisé 3 avions d’urgence et le Président de la République sera à Beyrouth jeudi 6 août.

« Je regarde en boucle, abasourdie, depuis des heures les images de la ville où je suis née, éventrée, détruite. Je regarde les rues de mon enfance balayées par l’explosion. Beyrouth est à terre ce soir, je suis loin d’elle. J’ai le cœur brisé » décrit pour sa part la journaliste française d’origine libanaise Léa Salamé.

La journaliste franco-libanaise Léa Salamé
La journaliste franco-libanaise Léa Salamé
« Quand le soleil se lèvera, Beyrouth, ma ville, n’existera plus » commente pour sa part notre consoeur Patricia Khoder dans un édito déchirant dans l’Orient-le jour.

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