Après la fuite de la Première ministre du Bangladesh hier, se pose maintenant la question de la transition démocratique. La dissolution du Parlement ce matin ouvre la voie à de nouvelles législatives. Pour autant, la crise est loin d’être résolue.
C’est la fin d’un régime qui a duré 15 années.
Après d’importantes manifestations, réprimées dans le sang, la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a démissionné et quitté le pays.
Lundi, des protestataires ont notamment investi sa résidence officielle dans la capitale Dacca, malgré des barrages érigés par les forces de sécurité. Sheikh Hasina a été exfiltrée par un hélicoptère militaire. Son départ a provoqué des scènes de liesse et de joie dans les rues de la capitale.
Dans la foulée, le chef de l’armée s’est exprimé, appelant au retour au calme. « J’ai invité les dirigeants de tous les partis politiques [ndlr : sauf la Ligue Awami au pouvoir], ils sont venus ici. Nous avons eu une discussion constructive. Nous allons former un gouvernement intérimaire, qui administrera toutes les activités du pays », a indiqué Waker-Uz-Zaman.
Au moins 56 personnes ont été tuées dans de nouvelles violences dans la capitale
Au lendemain d’un dimanche marqué par des violences qui ont fait une centaine de morts, la capitale a de nouveau été lundi le théâtre d’affrontements meurtriers : au moins 55 personnes y ont perdu la vie, et une autre dans la ville portuaire de Chittagong, ont rapporté des sources policières et hospitalières à l’AFP.
Un prix Nobel pour diriger le Bangladesh ?
Au lendemain de la prise de contrôle du pays par l’armée et la fuite à l’étranger de la Première ministre, le chef de file du principal mouvement à l’origine des manifestations a proposé le nom de Muhammad Yunus pour diriger le gouvernement intérimaire. «Nous avons décidé que le gouvernement» serait formé avec, en tant que «conseiller principal», «le Dr Muhammad Yunus, qui jouit d’une renommée internationale et est largement reconnu», a assuré dans une vidéo Nahid Islam, le principal leader du collectif Students Against Discrimination (Etudiants contre la discrimination) ce mardi 6 août.
«Nous faisons confiance au Dr Yunus», a réitéré sur Facebook Asif Mahmud, l’un des autres dirigeants du collectif. Des déclarations qui interviennent alors que le chef de l’armée bangladaise, le général Waker uz Zaman, doit rencontrer les dirigeants du mouvement étudiant ce mardi. La veille, il avait annoncé la formation prochaine d’un gouvernement intérimaire, promettant de réparer «toutes les injustices».