Le gouvernement a livré quelques précisions sur les mesures destinées à amortir les effets de la crise sanitaire. Doté de 100 milliards d’euros, le plan de relance semble faire la part belle à la transition écologique. Sauf qu’ils usent, voir abusent de vieilles ficelles… Les biotechnologies, la recherche, les télécommunications, les arts, le tourisme, les nouvelles technologies et ses « start-up », sont les grands oubliés de ce plan !
le plan « France relance » en 3 piliers
Annoncé mi-juillet, mûri pendant l’été, le plan de relance de l’économie française est enfin dévoilé. Le gouvernement entend mobiliser quelque 100 milliards d’euros, dont on connaît maintenant globalement la répartition. Transition écologique,compétitivité, cohésion sociale : trois piliers ont été identifiés pour tenter de rebondir après la crise liée à la pandémie de coronavirus. Reste à savoir quelles seront les mesures concrètes, présentées ce jeudi à la mi-journée par le Premier ministre, Jean Castex.
En conclusion de cette présentation, le Premier ministre a défini « trois exigences ». D’abord, « la concertation. Le sujet sera au menu de la prochaine conférence de dialogue social que je réunirai au mois d’octobre ». Ensuite, « le suivi de l’exécution. Nous allons mettre en place un suivi de l’exécution pour rendre compte et permettre la rapidité de sa mise en oeuvre. Les ministères seront clairement responsabilisés ». Et enfin, « la territorialisation à chaque fois que cela sera possible. Ce plan sera décliné dans tous les territoires y compris dans les territoires ultramarins. Les collectivités territoriales qui le souhaitent pourront compléter les actions engagées dans le cadre de leurs compétences respectives».
La transition écologique par les industries !
Le pilier vert du plan de relance, chiffré à 30 milliards d’euros, va faire franchir à la France une étape décisive vers la décarbonation de l’économie estime, dans une interview aux « Echos » la ministre de la Transition écologique. Qui souligne aussi « le besoin d’investir » dans le nucléaire même si les montants resteront limités (470 millions). « Les transports bénéficieront de près de 11 milliards au total dont plus de la moitié au secteur ferroviaire », a pour sa part confirmé Barbara Pompili, la ministre de la Transition écologique. Le développement d’un futur « avion vert » sera également encouragé, s’agissant de l’aérien.
Les énergies et technologies vertes, en particulier l’hydrogène, feront l’objet d’investissements massifs, dont comme la rénovation des bâtiments.
« Nous ouvrirons de nouveaux marchés d’avenir, notamment dans les filières industrielles », a indiqué le locataire de Bercy, Bruno Le Maire, regrettant que « depuis 25 ans, la France se repose sur ses lauriers ».
Relocalisation et allègements d’impôts au programme
« La France sortira plus forte de la crise économique qu’elle n’y était entrée, avec une économie plus compétitive, plus décarbonée et plus solidaire », a affirmé Bruno Le Maire, prenant la suite de Jean Castex. Avant d’évoquer des subventions en faveur de relocalisations, notamment dans le secteur de la santé, atteignant « un milliard d’euros sous forme d’appels à projets ». Mais aussi d’importantes baisses d’impôts : « nous baisserons les impôts de production de 10 milliards d’euros », a indiqué le ministre de l’Economie.
Au total, les entreprises bénéficieront également de 3 milliards d’euros d’allègements sur leurs impôts fonciers, a-t-il assuré. En effet, l’exécutif souhaite également baisser les impôts de production et les impôts fonciers des entreprises (à hauteur de 3 milliards d’euros). Enfin, plusieurs milliards d’euros seront injectés pour soutenir l’emploi, à travers un plan jeunes « massif » doté de 6,7 milliards d’euros et un « bouclier anti-chômage » de 7,6 milliards.
Le gouvernement accorde une place centrale aux entreprises de taille moyenne dans son plan de relance. La baisse des impôts de production de 10 milliards par an profitera, normalement, à 75 % aux ETI, PME et TPE.
Pas d’inquiétude sur la dette
« Il n’y aura pas de hausse d’impôts. Nous ne reproduirons pas l’erreur de procéder à des hausses de fiscalité qui affaibliraient notre croissance », a confirmé Jean Castex. « Pour autant, nous préserverons la soutenabilité de notre dette publique […] L’impact du plan de relance sur notre ration de dette sera résorbé en 2025 », a assuré le chef du gouvernement, selon qui « le pire aurait été de ne pas faire de plan de relance ».
Pas de soutien pour les entreprises détenues par les Français à l’Etranger
La sénatrice des Français de l’Etranger, Jacky Deromedi, avait proposé en juillet 2020 à travers des amendements à la loi rectificative du budget 2020, la mise en place d’un fond de soutien des entreprises à capitaux français mais dont l’activité est à l’étranger. Filiales de groupe ou entreprises fondées par des Français, elles participent pourtant au rayonnement de la France et soutiennent l’économie, dont l’emploi, en France grâce à leurs importations de produits français dans leurs pays, aux remontées de capitaux, etc.
Cependant, pas une ligne dans la première mouture du plan fourni par le gouvernement, ce jeudi 03 septembre 2020. Les sénateurs proposeront-ils de nouveau un dispositif de soutien ? Rien n’est moins sûr.
Vivre avec le virus
Accélérer la transformation de l’économie française, voilà l’objectif de ce plan, « le plus massif annoncé à ce jour parmi les grands pays européens », selon Jean Castex. « Après la sauvegarde, la consolidation et l’offensive », a-t-il asséné. Les mesures prises devront servir de « levier » pour le reste de l’économie, et en particulier sur l’emploi. Même si « avec ce plan, nous soutenons dès aujourd’hui l’emploi de ces premières victimes de la crise : les jeunes et les demandeurs d’emploi », a indiqué le Premier ministre.
Laisser un commentaire« La France a tenu, mais elle est affaiblie », a reconnu le premier ministre, avant d’appeler une nouvelle fois au respect des gestes barrière contre le coronavirus.