Algérie/France : Grâce de Boualem Sansal

Algérie/France : Grâce de Boualem Sansal

L’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, gracié mercredi par le président algérien après un an d’emprisonnement dans ce pays, est « en route pour recevoir des soins médicaux en Allemagne », a annoncé le président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui a demandé et obtenu sa libération. Le 1er juillet dernier, l’écrivain, âgé de 81 ans et qui souffre d’un cancer, avait vu sa condamnation à cinq ans de prison ferme être confirmée en appel par la justice algérienne.

L’ami allemand

La libération de Boualem Sansal fut possible grâce à la demande formulée en début de semaine par le président allemand Frank-Walter Steinmeier, en étroite concertation avec la diplomatie française.

« J’ai demandé à mon homologue algérien la grâce de Boualem Sansal. Un tel geste serait l’expression d’un esprit humanitaire et d’une grande clairvoyance politique. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays »

Le président allemand Frank-Walter Steinmeier

Frank-Walter Steinmeier avait demandé que Boualem Sansal, condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion, bénéficie de soins médicaux outre-Rhin « compte tenu de son âge avancé (…) et de son état de santé fragile ». Depuis des mois, l’Allemagne s’est positionnée en médiatrice pour tenter de trouver une issue et renouer le dialogue, rompu, entre Paris et Alger.

L’Allemagne, ce même pays, où le président algérien a été soigné à plusieurs reprises depuis 2020, notamment après sa contamination au Covid-19, et qu’il considère comme un « pays ami » et le « meilleur partenaire consensuel pour clore ce dossier », indique le Figaro.

« Le bras de fer ne fonctionne pas » avec l’Algérie

Évidemment, les proches et soutiens de Boualem Sansal ont partagé leur « soulagement » après sa grâce.

« J’étais un petit peu pessimiste parce qu’il est malade, il est vieux et qu’il pouvait mourir là-bas. J’étais pessimiste mais j’y ai toujours cru. J’ai gardé l’espoir que ça arrive un jour »

Sabeha Sansal, sa fille, auprès de l’AFP.

Sabeha Sansal, fille de Boualem Sansal et qui vit en République tchèque.
Sabeha Sansal, fille de Boualem Sansal et qui vit en République tchèque. ©LTD / Dominique Jacovides / Bestimage

Même son de cloche du côté de ses avocats, Me Pierre Cornut-Gentille et François Zimeray qui « accueillent avec une profonde satisfaction la nouvelle de sa libération, après l’épreuve d’une trop longue détention ».  De son côté, le Premier ministre Sébastien Lecornu a dit souhaiter que l’écrivain « puisse rejoindre ses proches au plus vite » et « être soigné ». Le chef du gouvernement a « remercié du fond du cœur celles et ceux qui ont contribué à cette libération, fruit d’une méthode faite de respect et de calme ». Enfin, l’Élysée a déclaré, après la libération de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal par Alger, « le bras de fer ne fonctionne pas » dans les relations avec d’autres « États souverains » comme l’Algérie. Un tacle à destination de ceux qui ont prônent le conflit ouvert avec l’Algérie sur l’accord franco-algérien de 1968 traitant des conditions de circulation des Algériens en France.

Auteur/Autrice

  • L'AFP est, avec l'Associated Press et Reuters, une des trois agences de presse qui se partagent un quasi-monopole de l'information dans le monde. Elles ont en commun, à la différence de son prédécesseur Havas, de ne pas avoir d'actionnaire mais un conseil d'administration composé majoritairement d'éditeurs de presse.

    Voir toutes les publications
Laisser un commentaire

Laisser un commentaire