Le budget 2023 est contraint par rapport aux deux années précédentes comme l’a rappelé l’ancien directeur général de l’AEFE lors de la Commission Nationale des Bourses des 27 et 28 juin 2023. Ainsi, pour répondre aux besoins des familles avec cette enveloppe budgétaire limitée, des arbitrages ont été rendus à la mi-juin. Les demandes pour les bourses scolaires 2024 étant supérieures au budget voté, le dégel de la réserve budgétaire a été décidé mais cela n’a pas suffi. Certaines familles vont donc voir leur allocation réduite de 7%.
Un budget rectificatif insuffisant
Malgré le vote d’un budget rectificatif faisant évoluer l’enveloppe totale des bourses scolaires de 100.4 millions à 114.8 millions d’euros, des mesures ont dû être prises.
Ainsi une réduction des bourses a été décidée, celle-ci s’inscrit dans une tendance annuelle de réduction de 2% due à la Contribution Progressive de Solidarité (CPS). Cependant, pour l’année 2023-2024 la diminution va atteindre pour certaines familles 7%.
En effet, Il faut s’attendre à des besoins complémentaires lors de la Commission Nationale des Bourses scolaires d’automne 2023 avec des nouveaux dossiers, ainsi pour garantir ce nouveau budget la décision a été prise de relever la CPS (Contribution Progressive de Solidarité) de 2 à 7 points pour dégager 2.4 millions d’euros supplémentaires.
Qui sera concerné par cette réduction ?
Tout d’abord, il est important de préciser que les familles qui rencontrent les plus grosses difficultés et dont la quotité est à 100% restent sanctuarisées. Elles ne seront donc pas touchées par ces réductions tout comme les bourses parascolaires qui sont maintenues.
Toutes les autres familles seront donc victimes de ce défaut d’anticipation lors de la constitution du budget de la nation pour l’année 2023 qui eut lieu en octobre 2022.
Mais il existe une autre exception : le Liban. Pour les élèves des établissements français dans ce pays, frappé par une crise historique, une subvention de 2M d’euros devrait être débloquée afin d’apporter une aide à concurrence de 2000 USD maximum par élève.
Ronan Le Gleut, vent debout !
En pleine campagne pour les Sénatoriales, qui se dérouleront en septembre de cette année, seul le candidat-sénateur (LR) Ronan Le Gleut a repris cette information et mène depuis le mois de juillet une campagne de sensibilisation dans l’espoir de faire fléchir le gouvernement.
Les candidats proches du camps présidentiel, Thierry Masson (Renaissance), Sophie Lartilleux-Suberville et Hélène Degryse (Présidente de l’AFE, indépendante mais élue à son poste avec le soutien du parti présidentiel), restent bizarrement (ou pas) absents du débat. Ils seraient pourtant les mieux placés pour que le slogan égrené tout au long des campagnes électorales de 2022, « Français de l’étranger, des Français à part entière », ne reste pas lettre morte.
Du côté du ministre délégué aux Français de l’étranger, Olivier Becht, le mutisme reste la règle. Ainsi, les parents qui veulent permettre à leurs enfants de recevoir l’éducation française et ainsi faire pleinement partie de la Nation française, devront, encore une fois, réorganiser leur budget pour faire face à l’augmentation des frais d’écolage qu’induit cette baisse des bourses scolaires pour l’année 2023/2024. Et pour l’année prochaine ? La situation risque encore de se dégrader puisque le gouvernement va présenter un budget pour l’Etat français, en baisse, une première depuis deux décennies. Les Français de l’étranger seront, sûrement, les premières victimes.
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