Age d'équilibre, vers les 65 ans ?

Ce sont des données attendues avec impatience. Et pour cause : à ce stade, le gouvernement a été très parcimonieux sur les conséquences de sa réforme des retraites qui doit être présentée le 24 janvier en conseil des ministres.

Le document expliquerait qu’une fois la réforme votée, la future Caisse nationale de retraite universelle (CNRU), issue de la fusion des 42 régimes actuels, aura la charge de déterminer un âge pivot, qui sera forcément situé au-dessus de 62 ans. Or cette “borne” est amenée à évoluer ”à hauteur des deux tiers” des gains d’espérance de vie à la retraite.

Les carrières hachées gagnantes

Résultat, pour la génération 1975, l’âge pivot pourrait être poussé à 65 ans. Pour les générations suivantes, il pourrait même dépasser ce seuil et se rapprocher de 67 ans, détaille Le Monde.

Mais ce n’est pas tout, l’étude d’impact s’intéresse particulièrement aux effets qu’aurait l’instauration d’un âge pivot à 65 ans. Ce dernier permettra de définir à quel âge les assurés pourront toucher une retraite à taux plein, c’est-à-dire sans malus. ”À la différence d’aujourd’hui, [l’âge d’équilibre] sera identique pour toutes les personnes d’une même génération puisqu’il ne dépendra plus, contrairement à aujourd’hui, de la durée d’assurance, mais uniquement de la date de naissance”, détaille également le document.

Dans une telle configuration, les carrières hachées se trouveraient gagnantes, selon cette étude. Actuellement, dans le cas d’une durée insuffisante de cotisation, la loi prévoit d’attendre les 67 ans avant de réclamer ses droits: “environ un tiers des assurés [auront la possibilité] de partir plus tôt”. Les générations de l’année 1981 pourraient également avancer leur départ à la retraite “d’un an et demi en moyenne”.

20% des assurés partiront plus tard

Pour bénéficier d’une retraite “plein pot”, les retraités seront tenus d’avoir cotisé durant une certaine durée sous peine que la décote s’annule. D’une manière générale, le document estime qu’avec la réforme, en comparaison du système actuel, 20% des assurés partiront plus tard, “avec un départ plus tardif d’environ trois ans en moyenne pour les générations nées dans les années 1990”.

Plusieurs paramètres devraient par ailleurs les y encourager rappelle l’étude: les droits seront revalorisés chaque année en fonction du salaire moyen par tête et non plus en fonction de l’inflation, et chaque année travaillée au-delà de l’âge pivot donnera lieu à un bonus de 5%.

Réclamée à cor et à cri par le président du Sénat Gérard Larcher, l’étude volumineuse doit être transmise aux syndicats et aux partenaires sociaux le 24 janvier, jour de la présentation du projet de loi en conseil des ministres. C’est le jour qu’a choisi l’intersyndicale qui mène la fronde contre le projet depuis début décembre pour organiser une septième journée de grèves et manifestation dans toute la France.

Maintenant, c’est la “conférence de financement” qui interroge. Instituée par le projet de loi, elle doit débuter fin janvier alors qu’elle n’existe pas juridiquement, puisque le texte n’est pas adopté… La présidente du groupe PS à l’Assemblée, Valérie Rabault, a pris sa plume pour s’en étonner auprès du Premier ministre.

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