À Valence : « Les besoins sont inimaginables et vont durer des semaines, voire des mois. »

À Valence : « Les besoins sont inimaginables et vont durer des semaines, voire des mois. »

Écouter le podcast de Christian Berret

En première ligne face à la catastrophe, la Société Française de Bienfaisance de Valence vient en aide aux sinistrés et notamment aux Français sur place. Le président de l’association, Christian Berret, témoigne.

Le premier constat est que le nettoyage semble ne pas avancer. Il semble même seulement démarrer alors que la menace de nouvelles inondations n’est jamais loin : « Les dernières alertes météos nous rendent très inquiets pour les zones qui ont déjà été affectées, où il y a encore pas mal de boue et pas mal de dégâts à réparer. Les autorités sont encore en train de rechercher des personnes disparues et encore en train de mener des opérations de nettoyage. »

Une tâche gigantesque difficile à estimer ?

Christian Berret rapporte l’ampleur du chaos : « C’est difficile de dire ce qui a été fait et ce qu’il reste à faire. Vous ne pouvez pas imaginer. La zone touchée est tellement ample. Je ne sais pas à quoi on peut comparer cela. Beaucoup de gens le disent, on peut comparer cela à une bombe atomique. Parce qu’il y a plein de carcasses de voitures, de meubles et de tout ce qu’ont emmené les inondations. Les autorités ont commencé par déblayer les voies d’accès principales des zones résidentielles. Petit à petit, on commence à pouvoir accéder, mais pas encore à toutes les parties des zones. Et quand je dis accéder… Les rues sont déblayées, mais il reste encore beaucoup de boue sur les côtés et des voitures à ramasser. Il y a encore beaucoup de travail et il faut savoir qu’après cela, il restera les zones industrielles à nettoyer. »

Une solidarité indispensable

Les membres de la société française se sont tout de suite sentis concernés : « Comme simple citoyen ou comme société française de bienfaisance. On a fait un appel aux dons pour pouvoir donner une réponse aux personnes sinistrées. On a commencé au plus urgent, en apportant une aide alimentaire et des produits d’hygiènes. Ensuite, nous avons apporté les médicaments que l’on nous demandait. Il y a un grand tissu d’associations organisé autour des sinistrés et il y a des demandes d’un peu partout. Nous essayons d’y répondre quand on le peut. On a aussi réussi à rapporter des masques FFP2, à travers une entreprise française qui nous les a donnés. Maintenant, il nous arrive aussi des appels de Français, qui vivaient dans les zones sinistrées qui ont été très touchées et qui ont même tout perdu. On effectue un travail plus personnalisé pour ces personnes. Nous sommes en train d’anticiper les prochaines actions lorsque le nettoyage sera plus avancé, avec le remplacement de meubles et d’électroménager. On nous a demandé aussi du matériel et des fournitures scolaires. On voit au jour le jour en fonction des demandes qui nous arrivent.

Les élus des Français de l’étranger et les autorités engagés

Christian Berret témoigne d’une bonne coordination et d’une bonne communication au sein de la communauté française : « Nous sommes en contact constant avec l’agence consulaire de Valence, mais aussi avec le consulat général de Madrid, à propos des Français qui résident sur les zones sinistrées. Le député Stéphane Vojetta, s’est impliqué personnellement tout comme Yan Chantrel et les élus sur l’Espagne. Les besoins sont inimaginables et vont durer des semaines, voire des mois. Nous sommes seulement encore en train de nettoyer. On n’a pas encore chiffré les dégâts. Les personnes touchées sont encore en état de choc. Beaucoup n’ont pas encore réagi. Il faut pouvoir canaliser les demandes et les rediriger vers les aides qui sont ouvertes. »

Colère légitime

Comme tout le monde, il a vu au journal télévisé les manifestations de colère et les scènes autour de la manifestation : « C’est clair qu’il y a une colère très compréhensible. Il faut comprendre que ce qui s’est passé autour de Valence était vraiment imprévisible parce que l’on n’a pas eu une pluie extraordinaire. Il n’y a rien eu pour prévenir ce désastre. L’alerte a été lancée très tard et personne ne s’y attendait. »

Des dons indispensables

« Nous avons lancé un appel aux dons car nous ne serions pas allés très loin grâce à nos fonds propres. Nous avons été agréablement surpris. Toutes les autres sociétés de bienfaisance en Espagne nous ont aidées. Nous restons des bénévoles et aidons en plus de notre activité. Nous pouvons compter sur l’aide du Consulat. »

Auteur/Autrice

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire