50 Bombes nucléaires otages de la Turquie

Des soldats du 31st Security forces squadron basé à Aviano, en Italie, ont été envoyés en renfort que la base d’Incirlik en Turquie pour renforcer le 39th Security force squadron de l’USAirForce qui a la garde des 50 bombes nucléaires stockées sur cette base. Pourquoi ces renforts ? Parce que la base est à 80 km de la frontière syrienne et que les relations entre les Américains et les Turcs se raidissent. Le 29 septembre, le sous-chef d’état-major de l’USAF, le général Wilson, s’est rendu sur place. La question de retirer ces bombes nucléaires de Turquie se posent depuis plusieurs années. Particulièrement depuis le coup d’Etat avorté de 2016, lors duquel une interdiction de vol général avait été donnée par les autorités turques. Le Général commandant la base avait été arrêté. Les Allemands, qui avaient également des troupes sur cette base de l’OTAN pour des opérations contre l’Etat Islamique, les ont transférées en Jordanie, compte tenu des difficiles relations avec la Turquie. Celle-ci refusait que la base puisse servir à des raids coordonnés avec les forces kurdes contre l’Etat islamiste. Plusieurs voix se sont faites entendre aux Etats-Unis pour suggérer le transfert des bombes dans un autre pays. Du point de vue technique, cela ne pose aucun problème particulier. Le transport de bombes nucléaires a déjà été fait plusieurs fois entre bases américaines. Du point de vue de la sécurité de l’Europe, les bombes nucléaires américaines ne servent en effet plus à grand-chose. Elles peuvent au contraire être des cibles. Mais le transfert de ces bombes actuellement signifierait la fin du partenariat militaire stratégique entre les Etats-Unis et la Turquie.

L’entente toujours plus marquée entre la Russie, la Turquie et l’Iran ronge l’alliance turco-américaine, mais les Américains ne veulent pas rompre avec l’allié turc, comme l’a montré l’attitude frileuse de Trump face à Erdogan. D’un coté, laisser les Turcs flirter à ce point avec les Russes est une preuve de faiblesse, de l’autre, perdre la Turquie serait un échec stratégique majeur. La sagesse conduirait à retirer progressivement les bombes, ce qu’est peut-être venu préparer le 31st Security Squadron.

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