250 Jeunes musiciens et chanteurs fêteront à Lisbonne les 11 ans de l’orchestre de l’AEFE

250 Jeunes musiciens et chanteurs fêteront à Lisbonne les 11 ans de l’orchestre de l’AEFE

250 Jeunes musiciens et chanteurs accueillis à partir du 3 avril à Lisbonne au lycée français fêteront les 11 ans de la création de l’orchestre de l’AEFE.

L’Orchestre des lycées français du monde est devenu l’Orchestre et Chœur des lycées français du monde (OCLFM). Le dernier concert triomphal de celui-ci s’est déroulé en avril dernier à Bruxelles. Il a scellé définitivement ce changement d’appellation : les instrumentistes sont désormais accompagnés de choristes sur scène. Un choix d’ouverture pour permettre à des élèves moins chevronnés musicalement de connaître leur première expérience artistique de haut niveau.

Édition 2024 du concert à Bruxelles
Édition 2024 du concert à Bruxelles

À la baguette, une passionaria de la musique : Adriana Tanus, fondatrice et animatrice de cette formation musicale qu’elle entraîne vers un nouveau défi.  Les élèves du réseau de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) retenus dans l’OCLFM auront cette année un grand rendez-vous à honorer. Du 3 au 14 avril 2025 le lycée français de Lisbonne accueillera les jeunes talents de l’orchestre de l’AEFE. Formation, répétitions et concerts s’enchaîneront pour un moment d’avance riche en émotion. 

Quel que soit leur niveau tous progresseront

400 candidatures ont été enregistrées depuis octobre pour 73 musiciens et 43 choristes finalement retenus. Un nombre record d’aspirants. 5 instrumentistes et 3 choristes issus du Portugal ont été sélectionnés. S’ajouteront à eux les membres de la chorale de CM2 et du lycée lisboète pour plus de 250 participants qui connaîtront la scène.

La formation musicale intégrera comme chaque année un large panel géographique d’élèves issus des 5 continents. Avec des contingents importants venant de la zone ibérique, de l’Allemagne et de l’Europe centrale pour les plus représentés.

« La musique est ce passeport universel qui permet à tous ces élèves d’oublier un état du monde souvent anxiogène »

Parmi eux des musiciens qui tutoient déjà le haut niveau et se destinent à des carrières musicales. Mais la formation compte surtout des musiciens qui poursuivront des parcours scolaires classiques. À leur côté, et parmi les choristes, des élèves qui se jettent à l’eau poussés par le défi de la scène. Mais également des chanteurs occasionnels et des musiciens qui joueront pour la première fois en orchestre.

Quel que soit leur niveau tous progresseront sous la direction de professeurs de musiques qui ne ménagent pas leur temps et leur énergie pour être au rendez-vous le jour J. La musique est ce passeport universel qui permet à tous ces élèves d’oublier un état du monde souvent anxiogène pour prendre du plaisir ensemble sur scène.

Un orchestre qui fête ses dix ans

Le projet de réunir des jeunes du réseau AEFE dans un orchestre a été lancé en 2015 à l’initiative d’Adriana Tanus, professeur d’éducation musicale au lycée français de Madrid. Les élèves qui le composent sont scolarisés de la 6ème à la Terminale.

« Cet Orchestre et Chœur des lycées français du monde est une expérience fondatrice pour des jeunes en développement personnel et artistique. »

L’objectif est de créer des interactions entre enfants et adolescents issus d’établissements et de cultures différents. De les préparer pour une prestation sur scène de haut niveau. Entre fraternité et exigence artistique, entre multiculturalité et rencontres francophones, cette initiative est devenue très vite emblématique pour l’AEFE. Une vitrine. Une expérience fondatrice pour des jeunes en développement personnel et artistique.

Le concert de 2023 à Vienne
Le concert de 2023 à Vienne

Au départ les premières éditions étaient accueillies à Paris avec un partenariat noué avec l’orchestre de Radio France. L’orchestre est désormais itinérant et un lycée est choisi chaque année pour accueillir l’évènement.

De Bruxelles à Lisbonne.

La dernière édition de l’OLFM à Bruxelles a vu une salle debout acclamer une prestation haut de gamme. Chacun s’est dépassé et a donné son meilleur. Et tous ces jeunes sont repartis avec des souvenirs pour la vie après un moment catalyseur.

Pour les établissements du réseau AEFE volontaires pour l’organisation de l’édition annuelle de l’orchestre, les exigences ne sont pas minces. Professeurs et équipes de direction sont sur le pont pour imaginer la meilleure configuration, trouver les salles de concert, et solliciter les familles.  L’accueil de ces jeunes issus du monde entier se fait sur la base du bénévolat.  La coordination logistique est intense et les répétitions s’enchaînent à distance avant de se retrouver sur place. À un mois de l’évènement à Lisbonne une saine pression est là et l’adrénaline monte.

Une chose est sûre pour ces jeunes venus de tous les coins du monde : Ils convergeront tous vers la capitale portugaise le cœur battant.

Nous avons interrogé la fondatrice et promotrice de ce formidable orchestre, Adriana Tanus. La professeur et chef d’orchestre nous explique la dimension francophone de ce projet et présente l’ensemble des valeurs qui le sous-tendent.

Lesfrancais.press : « La dernière édition de l'orchestre des lycées français du monde à Bruxelles a été un succès. Quel est le projet de cette année ? »

Adriana Tanus : « L’AEFE a fait de l’année scolaire 2024-2025 dans le réseau une Année de la francophonie. Il est donc naturel que le projet de cette année ait été construit en prenant en compte une majorité de compositeurs français ou francophones. Par ailleurs, nous avons également mis l’accent sur l’opéra, notamment avec des œuvres d’Offenbach et Gounod en corpus, où le travail vocal sera accompagné par un travail de mise en scène, qui, même s’il n’est pas trop ambitieux, permet de travailler ces éléments. »

Lesfrançais.press : « Vous aviez innové en associant un chœur à l'orchestre classique. Cette formule sera t-elle reconduite ? »

Adriana Tanus : « Non seulement a-t-elle été reconduite, mais officialisée. Désormais, l’OLFM est devenu l’Orchestre et Chœur des Lycées Français du Monde, OCLFM, ce qui me rend particulièrement heureuse car j’ai toujours associé les chœurs aux ensembles que je dirige.

« L’idéal serait d'introduire la musique instrumentale dans le sein même du parcours pédagogique de nos élèves, au même titre que les mathématiques. »

De plus, cette formule facilite l’intégration dans le projet de pays dont la tradition musicale classique n’est pas suffisante pour permettre d’avoir des candidatures d’instrumentistes, mais qui ont de très belles voix. »

Lesfrancais.press : « Le projet attire une jeunesse qui possède une formation musicale solide et une jeunesse qui parfois fait ses premiers pas sur scène à travers le chant. Comment démocratiser encore l'accès à la musique ? »

Adriana Tanus : « En y rajoutant une chorale, d’abord. Je dirais plus, en créant une chorale dans toutes les écoles. Mais, surtout, l’idéal serait d’introduire la musique instrumentale dans le sein même du parcours pédagogique de nos élèves, au même titre que les mathématiques, le français, l’histoire ou que le sport.

Adriana Tanus, la chef d'orchestre
Adriana Tanus, la chef d'orchestre

Comme ce dernier, la musique permet de renforcer des éléments clés, tels que le travail en équipe, le respect des différences ou le savoir-vivre ensemble, mais aussi l’importance de l’écoute active, de la connaissance de soi, de l’effort et de la discipline. L’apprentissage d’un instrument implique un travail de motricité, coordination, intellectuel… Mais il nécessite aussi d’une implication émotionnelle et d’un travail de la sensibilité. Le secret consiste à faire que ce chemin soit aussi amusant que sérieux. »

Lesfrancais.press : « Vous êtes la fondatrice de cet orchestre. Votre énergie et votre enthousiasme sont entraînants. Les élèves vous suivent et vous font confiance. Quels sont les moteurs de cette ambition musicale et de la volonté de transmettre puisque vous êtes aussi professeur de musique ? »

Adriana Tanus : « Ce sont justement les éléments qui sont au cœur de la pédagogie : la volonté de transmettre, mais surtout de partager avec ces musiciens. Certains deviendront des instrumentistes, d’autres suivront des chemins bien différents. Mais, pour tous eux, la musique les accompagnera tout de long de leur vie d’une façon particulière. »

Auteur/Autrice

  • Boris Faure est l'ex 1er Secrétaire de la fédération des expatriés du Parti socialiste, mais c'est surtout un expert de la culture française à l'étranger. Il travaille depuis 20 ans dans le réseau des Instituts Français, et a été secrétaire général de celui de l'île Maurice, avant de travailler auprès des Instituts de Pologne et d'Ukraine. Il a été la plume d'une ministre de la Francophonie. Aujourd'hui, il collabore avec Sud Radio et Lesfrancais.press, tout en étant auteur et représentant syndical dans le réseau des Lycées français à l'étranger.

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