11 septembre 2001 le chaos vu de Nice

Quatrième tribune d’une série dédiée au 11 septembre – comment le souvenir de ces attentats a été perpétué aux quatre coins du monde ?

On achève cette série avec Véronique Lederman (Candidate aux élections consulaires en Belgique et Directrice Générale du service social juif de Bruxelles)  . Les trois autres tribunes sont de Laurent Dominati, Président de la Société éditrice « Lesfrancais.press », a été Ambassadeur de France, Député et Conseiller de Paris. Il a aussi été Rapporteur Spécial du Secrétariat Général de la Défense Nationale, de Catya Martin ( Elue consulaire à Hong-Kong et éditrice du site Trait d’union)et d’Arnaud Lacheret directeur de la French Arabian Business School, département de l’Arabian GulfUniversity située au Bahreïn au cœur du Golfe Arabo-Persique.

Pour répéter une phrase souvent entendue, tout le monde se rappelle ce qu’il faisait ce jour-là. Ironie du sort, le 11 septembre, nous avions une amie de ma belle-famille, résidant à New-York, pour le dîner.

Il fait beau et chaud, comme toujours en ce début septembre, à Nice. Je dois passer à l’hôpital pour enlever des fils suite à une blessure et nous nous dépêchons, car il faut aller chercher notre fillette de trois ans à l’école. Notre fils, tout bébé, gazouille dans la voiture. Dans la foule les parents attendent leur progéniture et mon téléphone portable sonne. A l’époque, nous ne sommes pas très nombreux à avoir ce genre d’accessoires. Ma mère commence à me raconter des histoires « abracabrantesques » d’invasion, que l’Amérique est à feu et à sang, que des terroristes ont attaqué New-York, que les gens sautent des immeubles…

Devant tant d’incohérence, et comme ma regrettée Maman avait tendance à l’exagération, je la calme et de toute façon, elle conclut en me disant : « j’y retourne » ! L’information, tellement énorme, sème le doute dans mon esprit. De retour dans la voiture, nous branchons la radio et là, c’est l’horreur en direct, d’abord en audio, puis arrivés à la maison, les images, en boucle. Nous sommes assis dans le salon à regarder les tours s’effondrer une à une et ma fille de dire « boum badaboum » ! Pourtant, elle ne rit pas, au contraire, à voir nos mines déconfites, elle comprend la gravité du moment, augmentée par l’arrivée de l’amie des Amériques, qui est en train d’essayer de localiser ses deux grands enfants. Le soulagement, partiel, arrive enfin, quand elle a des nouvelles de son fils, injoignable pendant longtemps. Nous mangeons à peine et nous nous retrouvons devant les images les plus improbables, que l’on puisse imaginer.

Le lendemain, la presse écrite nous fait revivre en photos le cauchemar de la veille. L’effondrement des tours jumelles a un goût de fin de civilisation, telle que nous la pratiquions, le terme d’une innocence et d’une insouciance à jamais disparue. Cette nuit devant la télé en augurait d’autres, à chaque soubresaut terroriste.

Et puis à titre personnel, le 11 septembre a vu un autre chaos dans ma vie personnelle, avec la disparition de mon papa, quinze années plus tard.

Il y a des dates comme ça qui marque une vie, une génération, un point dans l’Histoire moderne de l’humanité.

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire