Législatives : un tiers des eurodéputés RN candidats

Législatives : un tiers des eurodéputés RN candidats

Huit eurodéputés du Rassemblement national (RN) sur les 30 élus le 9 juin au Parlement européen repartent en campagne pour les législatives anticipées en France. Ils sont donc susceptibles de quitter leurs fonctions à Strasbourg avant même d’avoir atterri. 

Après la victoire écrasante du RN aux élections du 9 juin, qui a emporté 31,4 % des suffrages exprimés et obtenu 30 sièges au Parlement européen, le président Emmanuel Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale.

Les partis politiques français n’ont donc eu qu’une semaine (9 au 16 juin) pour désigner leurs candidats aux législatives des 30 juin et 7 juillet prochains. Surfant sur sa dynamique des Européennes, le RN a investi 8 députés européens sur les 30 membres du parti d’extrême droite fraîchement élus à Strasbourg.

Six sont des néodéputés : Anne-Sophie Frigout, Julie Rechagneux, Sylvie Josserand, Gaëtan Dussausaye, Rody Tholassy et Julien Leonardelli.

Comme le révélait Euractiv la semaine dernière, les députées européennes sortantes Virginie Joron et Marie Dauchy sont également candidates.

« La priorité aujourd’hui, c’est la France et les Français. Ce vote sanction contre la politique d’Emmanuel Macron [en faveur du RN aux Européennes, NDLR] et ce vote d’adhésion à notre parti doivent tous nous mobiliser », se justifie-t-elle auprès d’Euractiv.

Si elle emporte la 2e circonscription du Bas-Rhin (Alsace), Virginie Joron devra quitter son poste à Strasbourg, laissant la place au premier non élu de la liste portée par le RN lors de la campagne des Européennes, soit André Rougé, eurodéputé sortant.

Chaque eurodéputé qui quitte ses fonctions laisse ainsi la place au suivant sur la liste. Sur cette liste de 81 noms, plus d’une trentaine se présentent aux législatives.

Marine Le Pen, chef du parti d’extrême droite Rassemblement national (RN) arrive pour prononcer un discours dans le cadre de la campagne pour les élections européennes à Paris, France, 2 juin 2024. [EPA-EFE/ANDRE PAIN]

Théoriquement, si tous les candidats aux législatives sous bannière RN et figurant sur la liste des Européennes remportent leur circonscription, cela signifie que des candidats au-delà de la 50e position pourraient rentrer au Parlement européen. Du jamais vu.

En pratique, il y a cependant très peu de chance que tous ceux qui se présentent entrent à l’Assemblée nationale. Beaucoup s’étaient présentés aux législatives de 2022, mais seules les eurodéputées Joelle Mélin et Hélène Laporte avaient réussi à entrer à l’Assemblée nationale.

Néanmoins, la dynamique actuelle semble être plus favorable au RN qu’en 2022 encore, et certaines projections estiment que le parti pourrait emporter jusqu’à 265 sièges sur les 577 de l’Assemblée, soit pratiquement la majorité absolue (289). Plus que jamais, les sondages doivent toutefois être pris avec des pincettes, car la situation actuelle est inédite.

En outre, les législatives de 2022 avaient montré que l’écart entre les projections d’entre deux tours et la réalité pouvait être important. Le RN était à l’époque annoncé aux alentours de 20 à 30 sièges et en avait finalement raflé 89, contre 245 pour la majorité présidentielle.

Parmi les 14 eurodéputés RN non reconduits, trois candidatent également aux élections législatives : Patricia Chagnon, Jean-Lin Lacapelle et Dominique Bilde.

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